C’est en regardant, sur Arte, un film norvégien dont j’ai oublié le nom, que j’ai entendu cette phrase attribuée à Proust : « tenter de comprendre le désir en regardant une femme nue, c’est comme essayer de comprendre le temps en démontant une montre ».
Or depuis hier soir, nous avons démonté le temps ou plutôt nous l’avons délayé. Et je n’ai pas compris grand-chose. Ce matin je me suis levée plus tard que d’habitude. J’aurai dû me réveiller tôt, car je vais à la piscine le dimanche. Et tôt aurait été encore plus tôt, puisque nous avons gagné une heure. Au lieu de me réveiller à sept heures, qui étaient devenues six, j’étais debout à neuf heures. Je croyais profiter d’une journée à rallonge, et j’étais à la bourre. La piscine était pleine à craquer, ce sont les vacances pourtant. Les cours d’aqua biking attirant une population féminine déchainée, tout le monde profitait de la sono à fond. C’est pourquoi, j’arrive très tôt normalement. Il y avait foule aux douches, aux cabines, on se bousculait dans l’eau. Et je suis sortie de là plus énervée que j’y étais entrée. Il était déjà midi, heureusement, mon mari assure question cuisine.
Et puis, l’après-midi s’est étiré comme un gros chat. La journée m’a semblée longue, même si la nuit s’est invitée rapidement coupant ma promenade. Et j’ai eu faim avant l’heure, me suis prélassée devant l’ordinateur, ai regardé un film à la télé. Ai regardé ma montre, en soupirant. Tenter de comprendre le temps ? J’ai repensé à Proust, au désir. Et je me suis dit en ricanant que peu d’hommes se posent la question. Le désir est là, c’est tout. Le temps n’existe pas.