Le casse-tête cette semaine chez Lajemy est: Le grand bazar
Il faut croire que cocooner c’est pas pour moi. Emmitouflée, les yeux fermés, et de la musique douce à l’oreille, l’oubli de tout, l’oubli de soi, pour mieux se retrouver plus tard…. C’est pas mon truc. Pas en ce moment. Aujourd’hui j’ai envie d’ouvrir les yeux grands, de regarder tout autour de moi, me confronter au grand bazar de l’existence. Et tant pis si ça n’est pas toujours beau.
Faut-il parler d’Haïti et de la détresse populaire, du manque de moyens et d’argent, faut-il évoquer les vaccins contre la grippe H1N1 et le gaspillage, la crise et l’endettement, le chômage, les mères infanticides, ou ma voisine de vingt ans qui menace de se jeter par la fenêtre si on ne lui fournit pas ses médicaments ?
Faut-il s’indigner de la main de Thierry Henry, se féliciter de la naissance de Solal Sarkosy, de la grossesse de Monica Bellucci, avoir de la peine pour Kristina Rady,
être inquiet pour Laura Smet?
Faut-il chercher l’inspiration dans les actus de Yahoo, dans les rubriques sérieuses du Monde ou sur le papier glacé de Gala ?
Faut-il construire des tours dans les émirats, envoyer du riz et des pâtes quand ya pas d’eau pour les cuire, porter une Rolex à cinquante ans
Faut-il commencer par soi, sa famille, ses enfants, et penser aux autres, après, si on veut, si ya l’temps ?
Faut-il adopter un chat, donner une pièce au type dans le métro, porter ses vieux habits au secours populaire ? Et dans quel ordre tout ça ?
Faut-il faire silence malgré tout, entrer en hibernation, mais juste le temps d’une écoute attentive ? L’important n’est-il pas de regarder au-delà du bazar du monde et d’aller où nous porte le cœur. Comme l’a si bien écrit Susanna Tamaro : « Va dove ti porta il cuore ».