Pour commenter la photo-sujet de la quinzaine chez Miletune
Les salles de jeux ne signifient rien pour moi. La seule fois où je m’étais présentée au Casino de Monaco à l’âge de vingt-et-un ans, les agents de sécurité avaient malmené ma carte d’identité, suspicieux. Je m’étais collée aux machines à sous. Et m’étais ennuyée très vite.
Mais ces lettres illuminées disposées en arc de cercle sur le fronton d’un édifice, les mots salle et jeux, les dés bondissant comme l’eau d’un torrent, les jetons qu’on balance en masquant la nervosité sous de la nonchalance, la roulette aux encoches bicolores, comme des sentiments tourmentés, m’évoquent la passion. Celle du Joueur de Dostoïevski, celle de Grégory Peck pour Ava Gardner dans le film tiré du livre : Passion Fatale. Peu importent l’histoire et les ravages de l’amour et du jeu. Je ne vois que deux héros sublimés par une rencontre et par le lieu où elle s’épanouit.
Il est beau, grand jeune, mince, torturé. Comme ces êtres qui n’ont pas encore vécu mais sont prêts à succomber à la grande aventure de leur existence. Il est malléable, manipulable, et perméable. Le jeune homme en costume, nœud papillon et gants blancs, est fasciné par le jeu puis possédé. Dépossédé de lui-même. Sa fièvre de gains le conduit à boire les paroles du croupier, à se désaltérer à grandes lampées de « les jeux sont faits ». Sa fièvre d’amour l’envoie se noyer dans des lacs clairs, les yeux d’une Ava, fière, angélique et démoniaque. Nous sommes à Hollywood, rouflaquettes et gomina pour lui, boucles torsadées, robes sublimes, perles pour elle. Nous sommes chez Dostoïevski, la passion est un moteur et se heurte aux calculs, aux intrigues, aux coups bas. Toutes les composantes du jeu sont là. Et l’atmosphère aussi, on boit, on se mesure, on se toise, on baisse les yeux en usant de l’éventail, on exerce son charme. Parmi d’autres joueurs, tout aussi enjôleurs, perfides et perdus.
Moi spectatrice, comme dirait Mr Hollande, je m’étais régalée avec ce film en noir et blanc, qui n’avait pas eu tant de succès que ça, à sa sortie en 1949. Si bien que l’image proposée par Miletune, me l’a automatiquement remis en mémoire.
Cathy 30/07/2012 19:15
mansfield 31/07/2012 15:45
Catheau 30/07/2012 07:14
mansfield 30/07/2012 17:57
Coucou c'est l'ami Gégouska 27/07/2012 05:43
mansfield 28/07/2012 15:01
Cendrine 27/07/2012 01:00
mansfield 28/07/2012 15:01
ALBIREO 26/07/2012 22:58
mansfield 28/07/2012 15:00
rosinda59 26/07/2012 21:14
mansfield 28/07/2012 14:58
Thaddée 26/07/2012 20:18
mansfield 28/07/2012 14:58
écureuil bleu 26/07/2012 19:57
mansfield 28/07/2012 14:54
jill bill 26/07/2012 19:56
mansfield 28/07/2012 14:52
Ocean Call Centre 26/07/2012 11:10
mansfield 28/07/2012 14:55
SklabeZ 25/07/2012 23:07
mansfield 26/07/2012 19:30
mamie Claude 25/07/2012 17:02
Carole 25/07/2012 15:09
mansfield 26/07/2012 19:23
jill bill 25/07/2012 10:12
mansfield 26/07/2012 19:19