16 août 2011
2
16
/08
/août
/2011
14:10
Mes vacances cette année débutent à la fin du mois d’août. C’est long parce que les autres sont partis, et dans la rue les boutiques ont baissé vitrine. Au travail tout est ralenti, et le temps ne remplit pas sa mission. C’est vrai quoi, il n’avait qu’à se faire beau, se raser de près, porter costume blanc et panama comme sous les tropiques. Au lieu de ça, il a enfilé l’imper tout froissé de Colombo cette année. Depuis le début juillet à Paris, j’ai compté deux week end durant lesquels j’ai pu jouer à l’été comme on joue au docteur. Une robe légère à bretelles en guise de stéthoscope.
Alors j’ai foncé. Les pieds nus dans mes sandales, l’appareil photo en bandoulière et les gafas, pardon les lunettes de soleil sur le nez, j’ai fait du tourisme. Chatelet, Rivoli, Place de l’Etoile retour par la Gare de l’est, Jaurès et La Villette, chez moi dans le 9-3. Ou alors Montparnasse, Bastille, Le Père Lachaise et la Porte de Bagnolet. L’itinéraire, c’est pour que vous compreniez. Je me suis totalement investie, j’ai oublié de parler français. De le comprendre, de l’écouter. Je me suis dit look, mira, chouf, ouvre grand tes yeux. Tu n’as pas à surveiller l’heure pendant ta pause déjeuner, à courir au Monop avant la fermeture. Vois comme Paris est beau sous le soleil. Langoureux, couvert de dorures, promenant ses entrelacs de pierre, avec la Seine en écharpe autour du cou, rappel triomphant d’un défilé de la Gay Pride. Et exclame toi : wonderful, magnifico, zouïn ! Pense-le en allemand ou en grec, même si tu ne parles pas ces langues. Puisque tu ne pars pas tout de suite, sois celle qui ne pars pas du tout. Le tourisme ça s’apprend. Nul besoin de dépasser le péage de Saint Arnoult ou de franchir les océans. De te présenter au bureau, colorée comme un pruneau dans un tajine, pour faire joli.
Les vacances c’est oublier internet, se libérer l’esprit et vagabonder le nez au vent. Sans pour autant crever ses poches. C’est regarder autour de soi. Décider que Râ et zéphyr sont des muses. Leur être redevable, s’enivrer de leur apparition. Voilà le véritable objectif des vacances.
Etre un touriste c’est partir à la découverte d’horizons nouveaux et trouver cette griserie, ce bonheur, ailleurs. C’est aussi réinventer son environnement habituel en écarquillant les yeux comme un étranger.