J’adore les brocolis. Cela peut surprendre car je ne connais pas grand monde qui les aime. Le plus souvent on me dit pouah ! beuh ! tu as de drôles de goûts. Ou encore, ça n’a pas de goût, justement. Et il n’y a pas trente-six manières de les cuisiner, à la vapeur, pour une dégustation nature ou en salade. Crus, à l’apéritif, afin de garder la ligne… Mixés dans un potage… Enrobés dans de la pâte à beignets… Là peut-être que vous feriez un effort, parce qu’un beignet, c’est un beignet, gras et fondant sous la langue. Mais en règle générale le brocoli, c’est un légume d’hôpital, qui contrarie les malades comme une punition. Ce n’est même plus un légume, c’est un médicament de plus.
D’ailleurs le brocoli contient du chrome, qui régule la glycémie, du magnésium, antistress, antifatigue, de la vitamine C, dopant naturel. Et du fer, du potassium, du phosphore. Ce bel italien dont le nom signifie bouton, n’a que des qualités et sa culture dans le potager, de mars à mai, est relativement aisée. Enfin bref, je ne sais pas comment convaincre les plus récalcitrants de se laisser envoûter par ce cousin du chou-fleur qui à l’audace de porter la couleur de l’espérance.
Mais si je parle de lui aujourd’hui c’est pour placer ma chute. Car l’autre matin, une de mes clientes est arrivée à la pharmacie en râlant :
- Oh la la, avec ce temps bizarre, le bébé de ma petite-fille a attrapé des brocolis !
Elle n’avait pas totalement tort finalement, la forme des brocolis rappelle bien celle des bronchioles pulmonaires !