Cette semaine chez Lajemy le thème est : petites gourmandises de Noël.
Ce sont les écorces d’orange ou de citron confites que l’on mange ici. De petits bâtonnets sucrés particulièrement prisés à Noël.
Jusqu’à l’âge de treize ans j’ai vécu à Casablanca au Maroc. A l’époque, Noël se voyait dans les vitrines des grands magasins, notamment aux Galeries Lafayette. Tout près de la place Mohammed V. Je ne sais pas si aujourd’hui Noël occupe la même place là-bas, mais à la fin des années soixante, il y avait de l’électricité dans l’air, que l’on soit catholique ou musulman. C’était magique.
Miloud s’occupait du jardin de mes grands parents avant l’indépendance. Ensuite il a travaillé dans une coopérative agricole. Le mardi, il nous apportait dix kilos d’oranges dans un grand panier en osier. Et le samedi, il ne restait plus rien. A Noël nous avions pour consigne, mon frère et moi, de couper proprement les oranges en quartier, de ne pas les arracher à la main comme des goinfres. Ma mère gardait les peaux les plus épaisses, recoupait les quartiers en deux. Les faisait bouillir, les enrobait de sirop de sucre et les mettait au four pour les caraméliser. Ils ressemblaient alors à de la couenne de cochon séchée d’où le nom que nous leur avions donné. Malgré cet aspect, ils étaient délicieux et croquants.
Ma mère faisant de petits paquets comme les confiseurs, dans du papier glacé et fermés par du bolduc. Elle les distribuait aux amis, aux voisins, à Miloud et sa famille. Tout le monde se régalait. Noël était l’occasion de partager, de faire la fête, de sourire, de tout de rien. Noël n’était plus religieux, ni même communautaire. Noël était fraternel. C’était bien.