La gare est le noyau de toutes les artères
Ils s’y rendent, ils en sortent et mordent la poussière
Comme des coccinelles affriolées de sève
Ponctionnent les nervures dès que le jour se lève
On s’entasse, on se pousse, on s’écrase en cadence
Sur des sièges éventrés, de la tôle en souffrance
On se dit en en riant que ça vaut bien le tram
Et qu’on ira partout, pour seulement cinq dirhams
Place des Nations Unies, quartier du Belvédère
Des circuits, des trajets, et laissez-vous donc faire !
Vous dépayseront, l’aiguille de la Mosquée
Non loin de la Corniche, est une Belle très prisée
Et si vous leur plaisez, et s’ils sont un peu fous
Les chauffeurs sauront mettre la ville à vos genoux
Offrent un thé à la menthe, une corne, aux gazelles
Car c’est le nom qu’on donne, ici, aux demoiselles
Si vous le souhaitez, vous mèneront à Rabat
Dans les parfums fruités, au cœur des Oudayas,
Des abords feutrés aux marbres du Mausolée,
De ces Princes Alaouites qui règnent au Palais
Pour s’oxygéner retourneront à la gare
Envers d’autres touristes auront bien des égards
Gourmands, ils se nourrissent de globules, du sang frais
De délicieux oisifs qu’il fait bon promener