Le casse-tête cette semaine chez Sherry est : soupe
Ce mot est utilisé un peu à toutes les …sauces. Il veut dire mélange avant tout. Liquide aussi. Lorsqu’il s’agit de légumes on évoque un potage, un velouté, un bouillon. Et chaque région, chaque pays a ses spécialités : bouillon bordelais, minestrone si on ajoute du lard et des pâtes en Italie, Chorba contenant de la viande au Maghreb, Pho vietnamien, par exemple. On adore découvrir les ingrédients sous la langue claquant au palais, lorsque la consistance ne renseigne pas sur le contenu. Une soupe fumante et odorante est le régal des longues journées d’hiver quand il bruine, pleut ou neige, et parfois il s’agit de soupe pas de neige, au dehors. Elle réveille nos papilles endormies, réconforte l’estomac, réchauffe nos membres engourdis.
Ce mot évoque aussi pour moi les années fac. Quand, au cours des séances de TP, on nous distribuait des soupes, mélanges d’ions chimiques dont il fallait donner la formule, en isolant chacun d’eux par des réactifs. Je me souviens surtout de blouses trouées, de doigts brûlés, et d’yeux qui pleurent. Je me rappelle de tubes à essai bleu cobalt, marron rouille ou vert turquoise. Je revois de la fumée, des bulles, j’entends des bris de verre au-dessus de becs bunsen. Ces soupes-là étaient fameuses !
Je parlerai aussi la soupe populaire. Cette dernière ne devrait plus exister. En raison de la pauvreté et de la précarité, le recours aux bonnes volontés est nécessaire, indispensable aujourd’hui, ce qui est bien triste. Cette soupe est la marque de l’entraide, du soutien, de la compassion de l’homme envers l’homme. De la soupe pour les hommes et de la soupe, un mélange, entre les hommes. Cette soupe est un régal !
Enfin je choisirai une dernière soupe à laquelle nous ont habitué nos politiques. Ils nous la servent régulièrement dans les domaines économiques et sociaux . Mais je préfère évoquer le carnaval, autant pourvoyeur de... grimaces.