Photo prise dans le Musée Piscine de Roubaix
Cette semaine chez Sherry le casse-tête est : Recto, verso
Recto, elle se drape dans les plis de sa dignité. Ne dépassent que les mains, les bras, le visage classique de tragédienne. Délicatement ourlés ces bras, longues et fines ces mains, nerveuses, élancées les cuisses que l’on devine sous le drap. En prières, extatique ou dévote, tête basse, elle est femme. Vénérée, adorée, respectée, épouse, fille, confidente. Mère aux jambes fuselées, aux épaules, dodues accueillantes et dont les seins renflés se tendent vers l’enfant. Elle est refuge, moelleux, tendresse. Elle est multiple, unique, totale. Elle est abnégation, renoncement…
Verso, elle offre sa nudité à la lumière crue des spots. Avec des courbes, des muscles, des hanches, de la chair à agripper. De la peau en pierre, presque tiède au toucher tant la vie est piquée dedans. On ne peut détacher les yeux, elle est naturelle, impudique car la pudeur n’a pas de sens. Elle écarte les bras, les cuisses, le corps entier prend la lumière et s’en fait une robe sans pli. Elle n’est ni ingénue, ni innocente. Elle est fascinante, sensuelle, amante. Elle est muse. Elle est femme, aussi.