Ces pompons bordent les murs blancs de la maison,
Comme des nœuds placés tout ronds sur des chaussons
Elle préfère qu’on enlève ses souliers de ville
Et qu’on emprunte le chemin d’un pas tranquille
Dans un bruissement de soie, et sans falbala
Sabots aux pieds, elle arrive, à tous petits pas
Souveraine et altière dans ce manoir champêtre
Où entre le soleil par de nombreuses fenêtres.
Elle l’a voulu coquet, chaleureux, romantique
Suscitant la passion, les échanges bucoliques
Un cadre apaisé dans lequel tourmenter
Les muses ; et écouter le sol, les murs pleurer
Un lieu où vibre l’âme, où déclarer sa flamme
Esquisser un portrait, harmoniser ses gammes
Entre intellectuels, charmants, spirituels
Entre gens de salons, se voir pousser des ailes
Elle ne peut guère se passer des bois, des forêts
Qui entourent son domaine, son royaume des fées
Un pays de sortilèges et de feux follets
Une vallée noire, haies vives, chemins encaissés.
Je l’imagine sans peine, au peuple associée
Elle observe de près Fadette ou Sylvinet
Partage leurs joies simples et l’amour de la terre
Consigne par écrit leurs émois, leurs galères
Dans son jardin remarquable, se poste soudain
Entre les cèdres plantés par elle, de ses deux mains
A la naissance de ses enfants, défiant le temps,
La Bonne Dame de Nohant est aussi maman