Les couleurs se retirent du ciel de Paris
Les oiseaux, tout là-haut, ont des griffes d’argent
Et déchirent la nuit d’un trait de métal blanc
Echappant à Noël, à la foule, à ses cris
Place de la Concorde, aux rumeurs du marché
Aux illuminations, aux phares des voitures
La tranquille Obélisque dérobe sa figure
Et hausse vers les cimes la pointe de son nez
Afin de l’observer qui tutoie les étoiles
Je saisis mon smartphone, piégeant sa silhouette
Juste à l’instant où Râ, à l’horizon projette
Les lueurs moribondes de ses tout derniers voiles
Et puisque je suis là pour me joindre à la foule
Je gagne l’avenue, m'oublie parmi ces gens
Les branches de la nuit ont de grands bras plongeant
Dans les nuées violettes où leurs ombres s’enroulent
Petit clin d'oeil à ABC et à ses "avaleurs de vie photographes"