Le casse-tête cette semaine chez Sherry est : pont.
On parvient aux chutes du Carbet depuis Basse Terre, en faisant route vers Capesterre-Belle-Eau. La troupe de touristes dociles et formatés qui se croient en vacances, distrait les mangoustes. La deuxième chute est la plus visitée, la plus accessible. La montée se mérite. De la rocaille, des planches assemblées, des ponts. Pour vous allécher, les guides, les agences de voyage, les visiteurs ont truffé Google de clichés. Que je lance aussi, à vous de les attraper. De plonger dedans, comme des spectateurs avides d’effets spéciaux.
L’eau ruisselle dessous les ponts, caresse la roche, détrempe la mousse et chante un petit air frais. Les feuilles des grands arbres autour, et les fougères géantes luisent doucement. Constituent un écrin au toucher lisse ou duveteux. Dont les nuances évoquent l’émeraude, le jade et la malachite. L’onde est un joyau, pureté, cristal à préserver.
Depuis le pont suspendu, on aperçoit la deuxième chute, avant l’arrivée au bassin. C’est une coulée d’eau laiteuse qui se diffracte sur les rochers et forme une nappe en dentelle. Elle s’écrase en flocons puis en gouttelettes de brume. Le ciel tout là-haut, ressemble à la capsule éjectée d’une bouteille de soda.