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30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 18:01
PAPARAZZI

On prend tout en photo. La famille, les amis, le chat devant le radiateur, des monuments, soi-même devant des monuments en mode selfie, avec ou sans perche,  la boite de comprimés qu’on veut acheter pour ne pas se tromper en prononçant le nom chez le pharmacien, la tâche de moisissure dans la cuisine pour un état des lieux, la nouvelle coiffure de Brigitte la bonne copine, qui d’autre ?, les vitrines de Noël, la neige par la fenêtre, un bouton sur notre nez, une tranche de gâteau de mariage, les premiers pas de Titi, la gamelle de sa sœur et mamie endormie devant la télévision.

Mais que penser de cet homme qui brandit son smartphone et filme sans en louper une miette, l’intervention des secours dans un avion où un passager fait un malaise ? À qui l’on doit rappeler que ça n’a rien d’intéressant, qu’il ferait mieux de se rasseoir ? La recherche du sensationnel, du scoop,  fait aujourd’hui de nous, parfois, de piètres paparazzi.

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14 janvier 2019 1 14 /01 /janvier /2019 08:00
 Norman Rockwell, The Connoisseur ( le connaisseur), 1962

Norman Rockwell, The Connoisseur ( le connaisseur), 1962

Avec l’année nouvelle viennent les résolutions. Tout ce que nous nous étions promis d’accomplir au cours des mois passés et à quoi nous avons failli. Perte de poids, cours de zumba, s’ouvrir aux autres, dire que l’on aime ses enfants, parents, amis. Son conjoint. Marcher à pied, courir en forêt, faire des heures sups. Écrire et lire, rejoindre une chorale, enchaîner les expositions, s’initier aux arts martiaux.

Arrêter de surfer sur le net, de fumer, de craquer pour une énième paire de chaussure. De gaver le chat, prendre des selfies débiles, gonfler tout le monde avec nos projets de vacances.

Enfin bref, l’ampleur de la tâche est consternante. Et consternés, nous le somme autant que lui, devant l’ampleur de la tache.

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7 janvier 2019 1 07 /01 /janvier /2019 08:00
René Magritte, La Maison de verre, 1939

René Magritte, La Maison de verre, 1939

Certains aiment les croisières. Les grandes, sur paquebot. Qui vous mènent de port en port, vomissant des cars de touristes. Des villes flottantes, illuminées, majestueuses, fendant les miroirs polis de la Méditerranée. Où l’on dévoile ses talents de joueur, nageur, sportif, danseur, gourmet. Où l’on s’habille, se coiffe, se pomponne, pour la soirée du commandant, espérant partager sa table.  Où spectacles et décors vous plongent dans La La Land. D’où l’horizon se profile, rectiligne, noyé dans l’orange d’un soleil bondissant sur les flots.

Je ne retiens que cette image. Moi, des croisières je n’envisage que le spectacle de la mer rougie. Pour cela, je m’imagine sur le pont, à la barre, le regard perdu, droit devant. Et l’année qui commence m’offre ce paysage nu, sur lequel inscrire des pages.

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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 22:12
Peder Severin Kroyer, Hip, Hip, Hourrah! Fête d'artistes à Skagen, 1887-1888.

Peder Severin Kroyer, Hip, Hip, Hourrah! Fête d'artistes à Skagen, 1887-1888.

C'est l'occasion où jamais, partage et joie, souffle et espoir, résolutions, bonnes intentions, rires, larmes, embrassades, bulles... Que l'année vous soit douce!
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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 19:16
C'EST PAS CLAIR
Ils ont déjà tout. Ce sont des adolescents. Plus de jouets, de tours de manège, de sortie à Euro Disney. Les cadeaux, quoi leur offrir, c’est un casse-tête pour des grands-parents qui ne sont pas dans le coup. Plus exactement, qui ne savent pas de quoi sont faits les besoins des jeunes, de nos jours. Qui n’appréhendent pas exactement tous les signaux envoyés, les désirs suscités, les exigences créés par la publicité, les copains, la société. Alors, ils donnent des sous, un chèque, un virement. Ça fait plaisir, à Noël. Ça comble un peu les angoisses qui font qu’on se compare aux autres, ceux qui ont davantage, ceux qui ont mieux.
Aussi lorsque, me promenant dans les rayons  du BHV à Paris, j’ai surpris cette conversation entre un couple de grands-parents :
   Qu’est-ce qu’ils ont fait alors, de l’argent qu’on leur a donné ? a demandé l’homme.
   Je ne sais pas trop, je n’ai pas bien compris, c’est pas clair, a répondu la femme.
Je n’ai pu m’empêcher de sourire.
 
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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 08:00
Norman RocKwell, Freedom from fear, (droit de ne pas vivre dans la peur), 1943

Norman RocKwell, Freedom from fear, (droit de ne pas vivre dans la peur), 1943

J’imagine que ça se passera comme ça pour beaucoup d’entre eux. Après l’excitation de la journée, les chants, les illuminations, bonbons, jeux, contes de Noël, repas en famille ou dessins animés devant la télévision. Ils lutteront, leurs yeux se feront lourds, ils s’endormiront sur une chaise, un fauteuil, dans les bras des parents. Leurs lèvres afficheront des sourires extatiques, leurs rêves seront peuplés de bonnets rouges, de rennes, de cheminées.

Et nombreux seront les adultes qui les observeront, intensément, ne réussissant pas à détacher le regard de ce tendre spectacle.  Parce qu’il leur rappelle leur propre enfance, parce que c’est merveilleux, l’innocence, parce que… Tout ça ne dure pas.

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10 décembre 2018 1 10 /12 /décembre /2018 08:00
DIFFICILE

Difficile cette fois d’évoquer l’hiver, le froid, la grippe, l’année qui fuit, les réveillons, les décorations de Noël, le 24 chez tante Yvette, le 25 avec grand-mère, les crises de foie, dinde ou chapon, sapin blanc ou vert ou faux, spectacle? copains ? le 31, bûche peut-être, ou glace, galette plutôt que brioche, papier cadeau ou papier glacé, bolduc, guirlandes, bougies, champagne versus crémant, bisou sous le gui, branche de houx, neige artificielle, essence de pin, feu crépitant, bise glaciale….

Difficile car l’heure est au social, à la lutte, à l’espoir d’un niveau de vie décent. Mais si justes revendications et dérapages entravent la magie, je sais que la trêve de fin décembre sera bien là et avec elle, l’amorce de solutions.   

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3 décembre 2018 1 03 /12 /décembre /2018 08:00
EXCES

Lorsqu’on se rend au salon des saveurs, mieux vaut arriver l’estomac vide. Quelle que soit l’heure, on vous arrête, on vous tend un morceau de brioche, de pain tartiné, une chips de pomme, une cacahuète au wasabi, un verre de rhum, de Pomerol,  du saumon, du jambon, du foie gras, une flûte de champagne, des sfogliatelles, des bokits, ces spécialités aux noms bizarres, du nougat,  de l’aligot, des épices…

On tente de vous vendre des poêles à frire, des tabliers de lin, des ustensiles en bois ou en plastique, des récipients de cuisine à la vapeur, de quoi racler le fromage.

On vous étourdit, vous enchante, vous gâte, vous gave, vous enfonce Noël et ses débordements dans le gosier. On vous met au parfum, dans l’ambiance, on vous prépare. Attention c’est bientôt, pensez-y !

Notre beau pays, par sa diversité, sait nous appâter et la période  autorise les excès !

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26 novembre 2018 1 26 /11 /novembre /2018 08:17
DECOUVRIR,TOUJOURS

J’ai 60 ans me dit-elle, et je le sens bien. Avec un glaucome dont le traitement crée des effets secondaires tels que palpitations, perte du goût, vertiges, hausse de tension,  avec de l’arthrose, des polypes, brefs avec tout ça, je vois bien que je baisse.

Alors je marche. Pour aller au travail, je traverse un jardin, j’écoute les oiseaux, le bruissement du vent dans les arbres, j’oublie Paris le temps du trajet. Le matin à la fraîche et d’un pas alerte, je ne croise personne.  Et puis j’ai le théâtre, le cinéma, les musées, mes amis. Mes cours de gymnastique du dos et de sophrologie aussi. Qui m’aident à tenir.

Le dimanche à la campagne je m’occupe de mes ruches, je parcours les bois à vélo, dans la brume. J’organise des représentations théâtrales, la mairie me prête une salle. J’envisage de me mettre à l’écriture. À la retraite, oui à la retraite, je demande si la ville ne va pas me manquer. Si toutes ces préoccupations campagnardes ne vont pas me sembler dérisoires.

 Et puis non, je sais ce qu’il faut entretenir c’est l’envie de nouvelles choses, c’est apprendre, découvrir, toujours. Et ça, crois-moi, je l’ai.

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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 12:59
LES SECRETS DE LA VILLEGIATURE: Marie-José Aubrycoin

Auto éditée sur la plate-forme de LIBRINOVA, Marie Josée Aubry Coin, livre un roman épistolaire, façon dix-huitième siècle, des plus savoureux.

Les codes du siècle, entre gens bien nés, sont respectés. A la ville on s'affronte en duel et médit dans les salons. C'est un environnement de débauche que l’on fuit afin de jouir du repos, de la nature et du voisinage de propriétaires terriens. On s’invite, se promène, se divertit au moyen de jeux sains, courses et ballons, de représentations théâtrales. On prend les eaux à L. comme à Bath dans les romans de Jane Austen.  N'empêche, comme à la ville, chez ces gens-là, on porte de riches atours, on n’a de cesse de s’élever par mariage ou succession. 

Les codes du libertinage léger et inconséquent sont appliqués. Clarisse de Marsac est trompée par un époux volage, se fourvoie dans les bras d’un abbé, et goûte au bonheur sous les caresses de son amie, Hélène de Toucy. Une vieille tante crédule se meurt d’amour imprudemment, un Vicomte ruiné se ridiculise en tentant de séduire la jeune Clarisse. On se joue de la morale, on déguise les sentiments et pourtant aux yeux du monde, les réputations ne souffrent pas.

Les tournures, le phrasé, les remarques délicieusement troussées truffent le récit. Les joutes épistolaires, les réflexions que l’on partage entre mères, filles, pères, enfants, tantes et amis s’entrecroisent avec brio. L'humour est toujours présent, les piques acérées et l'observation d'une société et de ses mœurs dignes de Madame de Sévigné.

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai accompagné Clarisse, assisté à ses manigances et aux caprices d’un destin qui sait bien s’accommoder de l’orgueil et des préjugés.

Extraits :

« Si j’avais eu la sagesse de t’être fidèle et de me satisfaire de nos délicieux embrasements,  je ne me serais pas trouvée dans cette fâcheuse posture tant il y a d’avantages à aimer l’une de ses semblables »

« Le château de Marsac constitue une villégiature estivale parfaite pour les esprits amoureux de la nature et épris de la douceur de la vie à la campagne »

« C’est un honnête homme d’une infinie délicatesse de sentiments qui respecte un deuil qu’il ne se propose pas de consoler, ce qui fait que je me suis sentie pleinement autorisée à lui accorder ma confiance et mon amitié »

 

 

 

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