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19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 09:40
temple japonais

temple japonais

Elle m’a dit : « Pour moi Noël n’est rien. Alors, si vous avez besoin de jours, de ponts, d’heures supplémentaires, vous pouvez toujours me demander. Je n’ai jamais eu de réunion de famille ou de cadeau ce jour-là. Ça n’a pas de signification particulière »

Sa religion est autre, ses convictions aussi. Elle ne va pas faire comme ceux qui s’empiffrent, en groupe, bien loin de penser à la naissance du Christ. Elle a des occasions de regroupement, de joie partagée, de jeûne. Où l’on se fait beau, on s’embrasse, on plaisante et l’on chante. Dans l’enfance, elle n’a connu ni le sapin, ni la dinde aux marrons. « Et alors, je n’en suis pas morte ! », me dit-elle. « À la maison, c’était comme ça. Les parents s’en fichaient. Ils refusaient d’agir comme certains, qui cédaient aux coutumes alors que les nôtres sont ailleurs. Qui souscrivaient à l’ambiance générale »

Et pour que je  réalise l’absurdité la situation, elle a conclu ainsi : « C’est comme si on demandait aux français de fêter Thanksgiving. De se goinfrer de volaille protéinée et de tarte au potiron ce jeudi-là, parce que c’est sacré ! » Ils répondraient : « Pourquoi faire ?»

Religion, tradition ? À chacun de continuer, ou pas,  à appliquer les rites dans lesquels il a été élevé.

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12 novembre 2018 1 12 /11 /novembre /2018 08:00
Rio, carnaval

Rio, carnaval

L’autre jour à la pharmacie, elle évoquait la distance qu’il convient de maintenir entre les personnes. Ce côté respectable, tolérable qui permet la vie en société. Elle me disait qu’à son arrivée en France, elle voulait prendre les gens dans ses bras, elle parlait fort, abordait n’importe qui. Elle se montrait tactile, enjouée, rieuse. Et puis elle s’est aperçue qu’on reculait, on s’éloignait, on la fuyait. Alors elle s’est fait expliquer. Ici on ne se lance pas dans de grandes effusions, on modère ses actes, ses gestes, ses paroles. Même si on se bise, deux, trois, ou quatre contacts brefs selon la région, on ne franchit pas la distance sociale.

On ne dit pas à n’importe qui qu’on le trouve beau, qu’il a une belle voix, de beaux yeux. C’est bizarre, agressif ou entreprenant. Elle s’est fait une raison. Elle a le Brésil dans le sang. Quand elle y retourne, c’est la chaleur qu’elle retrouve, toutes les chaleurs. Ce n'est pas le nouveau parti au gouvernement qui changera ça.

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5 novembre 2018 1 05 /11 /novembre /2018 08:00
EN INSOUCIANCE

Il fallait les voir s’entasser devant le cinéma Rex ce samedi. Ils étaient frigorifiés par l’attente mais joyeux. Toute une génération heureuse de retrouver l’émotion, les sensations, l’ambiance de l’enfance et des premiers émerveillements qui l’accompagnent. Ils savaient que ce serait long, animé, le silence ne serait peut-être pas complet dans la salle. Ils risquaient maux de tête, rhumes et gastros. Le spectacle commençait dès le matin, s’interrompait vers midi. Il fallait bien se restaurer et faire pipi. Ils portaient des bracelets autorisant la sortie et le retour. L’après-midi s’annonçait chaud bouillant. Les diffusions s’arrêteraient vers 23h. Ils ont regardé les 4 premiers opus à la suite. Les plus courageux ou d’autres, mordus ou moldus, remettraient ça le lendemain avec le même enthousiasme, la même ferveur pour les 4 autres épisodes. Avec la conviction de revivre une époque, oublier de grandir, replonger en insouciance.

Ah ces trentenaires fous amoureux d’Harry Potter !

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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 09:13
Feuilles jaunies du platane d'Hippocrate , île de Kos, Grèce  (si l'on aime les légendes....)

Feuilles jaunies du platane d'Hippocrate , île de Kos, Grèce (si l'on aime les légendes....)

Noël est déjà dans les magasins. Il scintille, rutile et illumine les allées. Il est présent trop tôt, trop fort. Il risque de lasser avant l’heure. Moi j’ai envie de profiter de l’automne, de ses clichés, de son atmosphère. Les arbres, bien sûr qui jaunissent avant de se dénuder, les noix, citrouilles, raisins, châtaignes. Les jours plus très nets, plus très clairs. La pluie qui mouille glacé, les nuages persistants, le pont de la Toussaint, le rappel du traité de Rethondes, la cueillette des champignons. Ressortir les pulls, les manteaux, les écharpes, les ranger le lendemain pour deux jours, les ressortir de nouveau. Pour six mois. Le changement d’heure, la soupe aux choux, le vaccin contre la grippe, l’énoncé du prix Goncourt. Tout ce qui fait qu’avant Noël les jours  passent, riches et prometteurs.

Faire l’impasse c’est un peu amener le dessert après les hors-d’œuvres. Il manque le plat principal.

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22 octobre 2018 1 22 /10 /octobre /2018 22:55
INTERMEDIAIRE

Entre chien et loup, c’est l’espace durant lequel le jour et la nuit se livrent une dernière bataille, le jour veut absolument disparaître et la nuit refuse de s’installer. Ça se conclue dans le sang d’un coucher de soleil et des ombres se forment, qui nous définissent.

Nous ne sommes plus tout à fait humains et pas vraiment des spectres. Nos contours sont familiers, nous sommes reconnaissables. Pourtant nous n’avons ni visage, ni identité.

C'est l'état intermédiaire dans lequel nous flottons juste avant un changement quel qu’il soit. A la fois grâce et paralysie, il est toujours suivi d’une sorte de vertige, comme un retour sur terre après décollage. Ensuite nous gonflons les poumons,  expirons et avançons.

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 10:47
UNE ANALYSE AU SCALPEL

« Juste puni » est un roman d’Anaïs W. que vous pouvez acheter ici Si j’en parle c’est parce que je suis Anaïs depuis sa page Facebook. Ce roman bien écrit et qui parle vrai est à la fois une déchirure et un message d’espoir.

Je n’ai pas envie de raconter l’histoire. Il y a un adolescent, un père violent, très violent. Des coups pleuvent aggravés comme acceptés par le sentiment de culpabilité du jeune qui les reçoit.

La brutalité d’un père, ses accès de furie de de haine, sa bestialité balaient l’enfance, la jeunesse, l’innocence. On pourrait penser à la complaisance, au laisser faire, à la lâcheté. On doit suspecter l’emprise, le bourrage de crâne, qui font croire à la nullité, obligent à se déprécier, à rechercher ce qui fait mal et abrutit. La mise en place de ce processus est parfaitement décortiquée ici.

Les amis, les proches, autour ont d’abord un rôle d’observateurs. Ils constatent impuissants, ils sermonnent, se mettent en colère. La relative passivité des camarades de classe, Amory, Quentin, Éric, le peu de réaction de la petite amie Amandine sont agaçants. On bout, juste ce qu’il faut. Juste comme la société qui réagit toujours tard et de manière cinglante à ce type de drame.

Ce roman décrypte la folie destructrice par petites touches assassines, le sang, les bleus, les plaies s’ouvrent, se ferment, s’ouvrent de nouveau au bord de l’évanouissement, de la perte de de contrôle. Du dégoût de soi.

Inutile de dire que je l’ai savouré malgré le caractère insoutenable de certaines scènes, parce que le langage est clair, le vocabulaire riche, le message limpide.

Merci Anaïs pour cette belle découverte.

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 20:00

Aujourd’hui c’est la panne sèche. Je n’ai pas d’idée. Après tout ça se partage aussi. Noircir une page blanche un dimanche d’octobre, une soirée beaucoup trop chaude pour être honnête. Dans la rue des doudounes, des écharpes côtoient des dos nus et des shorts. Les restaurants, les bars sont pris d’assaut. Les feuilles tombent, on mange des marrons et des glaces. Il pleut un peu, chaud mouillé, ça ne dure pas. Ici on bronze sur les quais de Seine, à moins d’y trinquer, un verre de rosé à la main à la tombée du jour. La nuit s’installe tôt.  Douce, tiède, estivale, elle dure.  Normalement, elle chasse les fêtards à cette époque. En ce moment ils s’éternisent dehors ou alors ils ouvrent leurs fenêtres, qu’on les entende.

C’est ça j’écris, je remplis la page mais au fond voici ce que j’ai à dire : cette année Octobre a envie qu’on le regarde et qu’on l’entende. Car cette histoire de réchauffement n’est pas une blague. Observez-le bien, Octobre a de nombreuses années devant lui et s’apprête à grimper en température chaque fois davantage.

 

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8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 08:00
CARTE POSTALE

Elle est souvent comme cela. Des fleurs au premier plan, un paysage derrière, souvent accrocheur, envoûtant, vertigineux. La mer, le soleil ou les deux. Une plage, des falaises, des monuments, des sites célèbres. On identifie l’endroit ou pas. C’est la beauté du lieu qui compte.  Au dos de la carte il y a : « Coucou, souvenir, petit mot de… À bientôt, bisou, on pense à vous… »

Il y a ? Il y avait. La carte postale actuellement ce sont Instagram ou Facebook qui la véhiculent. Les petits mots, les phrases de nos mains, les signatures, les je t’embrasse n’atteignent plus l’individu. Des cartes, des photos avec ou sans commentaire, pour tous et personne. La famille et la terre. Ceux qu’on aime et les autres. Nos souvenirs visent le monde entier. Dire que ça le concerne est une autre histoire…

 

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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 08:00
DES BOIS

Septembre  estime que son rôle est terminé. Fini de briller, de chauffer, de maintenir aux jours une longueur raisonnable. Il sait que nous sommes rentrés, ravis, reposés. Nous étions entre parenthèses, sortis de nous-mêmes et ailleurs. Nous venons juste de réintégrer l’enveloppe de la routine.

Septembre se moque gentiment de nous. Déguisé en Robin des Bois, au milieu des feuillages roux, il nous  dépouille de l’été. Puisque nous sommes comblés, tout juste rassasiés, nous rendons les armes en douceur. Octobre nous prend en charge, laissons-le faire.

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24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 08:00
VAINCRE

Me suspendre à la toile et défier la tempête, le vent, la pluie. Me balancer imperturbable et au grand jour, ne craindre aucun prédateur, pas même les chats de la maison qui ne sont pas  équilibristes.  Me fier au dégoût que suscitent mes pattes zébrées. On me fuit effrayé, on me fixe tétanisé. On n’ose pas m’écraser ou entraver mon fil. Risque de briser l’espoir au soir, d’attiser le chagrin, matin.

Et j’alimente les cauchemars et je fascine les bâtisseurs.

Je suis une Reine et un Symbole, de liberté et de blocage. Construire une vie ou s’engluer.  Vaincre ses peurs ou déprimer. Chasser ou se faire dévorer.

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