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26 février 2018 1 26 /02 /février /2018 08:00
HELAS

La terrasse d’un café, une lumière crue, des éclairs dans les lunettes. On s’y croirait, les palmiers aussi. Pourtant il faut encore attendre, on nous promet du gel, du froid, des couteaux dans les jambes, la neige en pardessus. On nous promet aussi un été caniculaire, on nous rassure, on colporte des  ragots de grand-mères. On n’ose pas le dire parce ça ne changerait rien, ce serait se plaindre, raconter ses petites misères, mais une seule question trotte dans nos têtes : ça s’arrête quand ?

Parce qu’on refuse de réfléchir, de raisonner. Les hirondelles ne feront le printemps que dans un mois, hélas.

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12 février 2018 1 12 /02 /février /2018 08:00
PAS DANS LA NEIGE
Ailleurs qu’en ville, ils s’évadent. On les voit avancer, réguliers, précis, on ne peut pas les confondre, ils sont les miettes de Poucet sur le chemin. Tant que le ciel ne leur joue pas de tour, ils  s’imposent, se dandinent. Ils s’approprient la neige, en mesurent l’épaisseur, sculptent la surface, captent la lumière. Ils fuient à l’horizon, emportent les rêves. Contrairement à ceux des plages, rien ne les borde, rien ne les bride. Ils sont une invite, un chant des sirènes.
Dans nos cités, ils se bousculent, s’écrasent, se chevauchent, s’étouffent.  Tout d’abord creusés, nets, avec la marque des semelles imprimée dedans, ils s’aplatissent, s’aplanissent  et disparaissent. Englués dans une boue noire et lisse, ils sont la représentation de nos vies routinières et pressées. Du stress de nos existences citadines.
PAS DANS LA NEIGE
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5 février 2018 1 05 /02 /février /2018 08:00
Paris, pluie, photo Christophe Jacrot

Paris, pluie, photo Christophe Jacrot

Que Paris cesse de ressembler à ça. Un barbouillage, des couleurs tremblées, un pinceau  gorgé d’eau étalé d’une main d’enfant, hésitante. Que les boulevards n’aient plus l’air de ruisseaux, les trottoirs de champs détrempés, les arbres d’éponges dégouttant. Les immeubles ont des façades incertaines, leurs toits s’effritent dans le ciel. Les rues sont tristes, froides, on ne distingue plus vraiment les passants, les boutiques, les autos. Engourdis, endormis, plombés,  voilà ce que nous sommes. Comme un python immobilise ses proies avant de les digérer, l’hiver  nous saisit dans sa grisaille et sa longueur.
Alors le redoux, la lumière, le piquant d’un vent sec, c’est pour quand ?
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29 janvier 2018 1 29 /01 /janvier /2018 15:00
DE TROIE
Ça a commencé bêtement. Moi en vieux pull élimé, jogging, pantoufles, devant la porte de la voisine. Elle en robe de chambre, brosse à dents, dentifrice, après que j’ai sonné. Les excuses, à sept heures, ce matin-là, furent brèves. « C’est mon chat, j’avais dit, il est chez vous et il risque de  tomber en retournant vers notre balcon ». Elle m’a gentiment invitée à entrer. Noël se profilait, le sapin clignotait. On aurait dit un poste de commandement avec des machines, des ordinateurs partout.
J’avais dû me cacher car mon chat se repliait déjà et tentait d’investir de nouveau le territoire voisin en m’apercevant. Raidies comme deux voleuses en alerte Christine et moi, nous le vîmes regagner ses pénates avec flegme. Je m’étais confondue en excuses longuement cette fois. J’avais cependant déclenché la guerre en insinuant : « Si vous laissez de la nourriture sur la table du balcon, il risque de recommencer.
― Mon frigo est trop petit, a-t-elle benoîtement déclaré. Je n’ai pas d’autre choix ». Je crois qu’elle me narguait en réalité.
Je n’avais qu’à surveiller mon Pâris, potentiel chapardeur de cuisse de dinde. Elle était Ménélas et Agamemnon réunis, ne pensait qu'à l'abattre. Elle ne percevait pas les manquements de son réfrigérateur. Cette guerre de Troie serait fatale. Pâris le troyen n'est-il pas mort assassiné par Philoctète, le grec ? J’ai rehaussé le grillage de séparation de nos balcons. Mais les miaulements de mon félin ont une résonance équine. Je sais qu’il rêve de se transformer en cheval.
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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 08:00
INTACTE
Vous arrive-t-il de la ressentir parfois ? Cette boule au creux du ventre. Elle semble venir de nulle part.  On ignore  pourquoi elle s’impose. C’est l’attente de quelque chose, de quelqu’un. Espérer un événement, un coup de fil. Tout ne tend qu’à  ce truc qui va forcément se produire. On se lève le matin, lorgne son profil dans le miroir, se rue dans les transports, s’oublie au travail. Se consacre à des loisirs, reprend le sport, traîne dans les magasins comme si de rien n’était. Le quotidien banal est  un sursis à   ce moment  précieux, à venir.
Le sentiment de ne pas vivre tout ce qu’on souhaite et  à quoi on pense avoir droit.  Et s’il s’agissait simplement d’une impression. N’avoir pas tout donné, ne s’être pas totalement accompli. S’il suffisait, avec l’âge de se découvrir une passion, une envie, un projet. De garder intacte sa curiosité. Jusqu’à la fin. 
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15 janvier 2018 1 15 /01 /janvier /2018 08:00
Eugène Atget ( Au bon marché, 1926-27)

Eugène Atget ( Au bon marché, 1926-27)

Janvier à Paris suspend les heures comme les photos d’Eugène Atget. Malgré la foule, le mois se fige dans le vent et le froid. A l'époque la ville s'exposait nue, vide, ou sale. Sur les trottoirs comme dans les vitrines, la vie semblait absente ou paralysée. Le temps n’était pas vraiment arrêté.  Il avait la lenteur d’un siècle révolu. Quand pour obtenir on devait agir, se donner de la peine, s’abîmer les mains, forcer sur les bras. Et que passait le temps.
Aujourd’hui bien sûr, il y a des boutons, des touches, des interrupteurs. Nos doigts font presque tout d’un simple effleurement. Les heures coulent, nos journées débordent. Des foules interrompues glissent sur l’asphalte. La fureur, le bruit dominent.  Mais les couleurs de la saison, le gris, le sépia, l’orangé parfois, couvrent la ville. Si on accepte d’interrompre sa course un instant seulement, si on laisse le silence s’installer, c’est ce Paris d’autrefois qui surgit, plus peuplé, plus dense, mais tout aussi magique.
JANVIER
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31 décembre 2017 7 31 /12 /décembre /2017 12:47
IL ME SEMBLE QUE...
... C'est le moment des souhaits pour 2018. Tout plein de bonnes choses. Bonheur, santé, joie de vivre et projets à gogo. Amour, voyages et prospérité. Famille, visites plus nombreuses et brouilles évitées. Partage et solidarité. Tolérance et bienveillance envers l'autre. Audace et envergure. Prudence et mesure.  Quoi d'autre?
BONNE ANNEE  A TOUS!

 

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26 décembre 2017 2 26 /12 /décembre /2017 08:00
APRES
    L’après aussi, est un moment bien agréable. Noël a passé, rapide, copieux, démesuré. La fête a dominé un repas plus long que d’habitude. Même si le trop boire et manger, les rires, les chants, ont raccourci le temps. On a vécu tout cela dans l’excitation, l’inquiétude, les fou-rires et l’indigestion parfois. Quand tout le monde s’en va, que les chats s’enroulent dans le bolduc et lèchent le bord des assiettes, il est temps de remplir le lave-vaisselle, et dans le silence enfin retrouvé d’écouter son vrombissement soporifique.
    Alors enroulons-nous dans une couverture, allongeons-nous sur le canapé, fermons les yeux sans nous assoupir, évitons le roupillon de 18h qui garantit une nuit de veille. Devant le poste de télévision qui ronronne, rechargeons des batteries qui fonctionneront à plein tube le week-end prochain.
BONNE ANNEE A TOUS !
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18 décembre 2017 1 18 /12 /décembre /2017 08:00
CONVIVIAL

Noël approche et  n’est pas seulement religieux. Ça n’est pas uniquement la naissance du Christ qu’on célèbre. Autour de moi, nombreux sont ceux qui fêtent Noël et ne sont pas chrétiens. La famille, l’entourage, porter des habits de circonstance, offrir un repas de fête, décorer la maison, faire péter le champagne ou pas. Lire le bonheur dans les yeux des enfants. Être ensemble, se réunir, avoir autour de soi des personnes qu’on aime et qui comptent, voilà ce que signifie Noël. J’adopte ce principe évidemment. J’aime qu’on s’approprie  la convivialité, le partage, la joie d’un moment.

Alors quand on me dit à l’officine : « Pourquoi vous dressez un sapin dans votre vitrine ? C’est péché. » , je préfère ne pas répondre.

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4 décembre 2017 1 04 /12 /décembre /2017 08:00
AUTOUR DU LACAUTOUR DU LAC
C’est un film en noir et blanc qui se colorise lentement. Une lueur perce la brume et le miroir du lac, ça commence comme ça. On ne distingue rien au-delà des berges hérissées de murs végétaux, fantomatiques. Des cormorans déploient leurs ailes, ont l’air d’immenses souris chauves. Mouettes, cygnes et canards accompagnent leurs envolées, leurs timides clapotis.
C’est l’heure des rendez-vous canins,  des courses, des marches  sportives. On ne sait pas quand le jour va se lever. On ne sait rien. Le ciel bleuira-t-il,  la pluie, le  vent chasseront-ils les nuages ? Et pourtant au détour d’un chemin, alors qu’on l’avait oublié, qu’on ne pensait plus à lui, l’automne  roussit les buissons, embrase les cyprès, crisse sous les pas. Son, lumière, magie des couleurs.
AUTOUR DU LACAUTOUR DU LAC
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