C’était samedi soir, un bar comme un autre. Une scène et un groupe, guitaristes et chanteur, de la musique pour tous les âges, Manu Chao, Mark Knopfler, de la bonne musique, des spots lumineux, on siffle, on applaudit, on chante aussi, on n’ose pas encore danser.
On consomme, une pinte de Guiness, un verre de vin, un coca, une assiette à partager, un burger, des frites. On est entre amis, on s’amuse, on échange, un week-end comme un autre, une fin de soirée banale.
Il y a ces filles qui entrent, elles sont trois, portent des bottes, des shorts, ont des cheveux blonds, une coiffure afro, elles s’installent. Aussitôt absorbées, silencieuses, immobiles, concentrées, elles m’intriguent. Pas un bruit à leur table, pas un chuchotement, pas une parole échangée. Rien. Isolées ensemble, au coude à coude, elles parviennent à ne pas se regarder, une réussite ! Car ces rencards entre filles, ces retrouvailles après une semaine de travail ont un but. Vite, vite, ouvrir son sac, sortir son téléphone portable, s’installer confortablement, se pencher sur son siège, croisant les jambes, provoquante sans le savoir et… pianoter, pianoter… Une soirée d’enfer !