Désolée de n’avoir pu fureter sur vos blogs et répondre à vos commentaires sur le mien durant ma pause. Je m’y remets très vite. A bientôt.
Je viens de lire un article bouleversant sur le séisme au Népal dans Match. Quand les éléments déchainés provoquent la détresse humaine, on reste scotché le temps d’une lecture. Impuissant aussi. C’est de l’information qu’on prend dans la figure comme une porte vitrée qu’on n’a pas vue. Il y a des bris de verre, un peu de sang, une blessure, mais on répare on cicatrise. Il y a la vie, la nôtre banale, douillette, qui continue.
J’ai lu d’autres informations sur la page Facebook d’Anne Marie, une camarade de lycée retrouvée dernièrement. Anne Marie se trouve au Népal actuellement. Elle livre son ressenti au jour le jour, quand elle le peut. C’est comme une bougie qu’on allume, qui faiblit et repart. Et parce que les nouvelles arrivent au compte -goutte, qu’on les attend, qu’on laisse messages de soutien et interrogations, on plonge dans un quotidien de misère, toujours aussi lointain et inaccessible, mais on se sent plus près de la vie qui veut triompher là-bas.
Je laisse Anne Marie raconter :
1er mai. Bonjour, me voilà arrivée à Kathmandou. Dans l’avion des équipes de secours du monde entier, France, Turquie, Israël, Canada, Usa, Pologne et des docteurs de Médecins sans frontières, Médecins du monde etc... Dommage, on envoie des secours et de l’aide dans les régions qui ont d’abord voté pour le gouvernement. Kathmandou a été très touchée dans certains quartiers, mais le pire est dans les villages. Pour ceux qui connaissent le Langtang et la région du Manaslu, des villages entiers ont disparu sous des avalanches et des langues de glaciers qui se sont détachées du pic du Langtang, le village de Langtang et de Kyangjin Gompa sont sous la glace et la neige. Le village de Mirge, le district de Mirge ont disparu…Tout le district de Dolhaka attend de l’aide et des vivres qui n’arrivent toujours pas. Dans quelques jours, j’irai voir moi-même et je pense que les dons devraient être affectés à ces régions. Merci à ceux qui m’ont envoyé des dons pour une première aide. La mousson va arriver dans peu de temps. Des millions de personnes sont sans abris et sans aide. Les secours commencent à peine à arriver dans les villages. Certains villages, à 3 h de route de Kathmandou n'ont toujours vu personne, et pas un membre du gouvernement ne s’est déplacé dans les régions sinistrées. La situation à Kathmandu se normalise dans les quartiers non touchés.
L’aide arrive mais dans quelques semaines, qui pensera encore au Népal quand les images choc auront disparu des écrans? Comment aider à la reconstruction de tous ces villages qui n’existent plus ? J’espère seulement que tous ces pays qui envoient des fonds ne les envoient pas en vain. A l’aéroport des sacs de riz pourrissent car ils ne sont pas distribués. Si vous voulez faire des dons, faites des dons à des organismes sérieux comme Handicap international, Médecins du monde ou Médecins sans frontière ou à des personnes averties qui vont s’occuper d’un village sinistré en particulier. Moi, je vais concentrer mon aide dans le secteur de Dolhaka, dans les villages de Mude et Mirge ou les villageois n’ont plus rien. Ce sont les villages de mes sherpas et porteurs. Sachez que la population part de Kathmandou par bus entiers pour aller secourir et porter des vivres et du soutien aux familles et non pour fuir les conséquences du tremblement de terre.
Merci Anne Marie pour ce partage, pour ton dévouement.