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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 08:00
MES ENVIES DE MAI
Honorer dignement l’anniversaire de mon frère dès le premier avec toute la famille, le champagne et les bulles l’emportant sur le muguet et la fête du travail. Profiter d’une escapade de quelques jours à Berlin, afin de me vivre étrangère avec dans les oreilles des sons qui écorchent, et sous les yeux des lieux accrochant le regard et les souvenirs. M’accorder le droit d'abuser des ponts sans les associer à la fin de la guerre ou à Dieu. Piétiner les pétales des fleurs de cerisiers qui bordent les chemins comme semés sur mon passage pour saluer la vedette.
Imaginer Jeanne d’Arc sympathisant avec les anglais devant un feu de camp. Me rendre au théâtre Antoine, guidée par les noms de Lorànt Deutch et Stéphane Guillon, sans même savoir de quoi parle la pièce. Réaliser que Pascal n’est pas seulement l’un de mes lecteurs fidèles mais aussi un saint que l’on fête le 17. Mordre dans ma première pastèque, faire comme si les pollens étaient de gentils farceurs qui aiment chatouiller mon nez. Commencer à envisager le mois d’août mais commencer seulement car depuis que mes enfants vivent les leurs à leur rythme et sans moi, je ne programme mes vacances que dans l’urgence, peu de temps avant le départ. Entrevoir une soirée détente pour moi toute seule le 23, jour de match du PSG. Accepter que le parfum des lilas me monte autant à la tête qu’un petit vin rosé bien frais, programmer un barbecue entre amis.
Pour finir, le 31, penser à ma mère, très fort, et porter un bouquet au cimetière. Puis ce jour-là, dorlotée par mes enfants et leur père, dire adieu  à mai. 

 

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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 08:00
DEFI 143: MALADIE  DES MOTS
143ème jeudi en poésie chez Enriqueta pour les Croqueurs de mots, évoquer une étrange maladie. J’ai choisi de me baser sur le poème d’Emile Verhaeren, Un saule, ou tout au moins sur la portion tronquée que j’avais apprise au CE1ou CE2.
Cette rage-là, est un bonheur en somme
Est-ce chronique ou est-ce contagieux !
Sont-ce moments intenses et laborieux
Des lettres basculent avec force
Sont-elles longues et poussives les phrases en leur amorce!
Est-elle souffrance, est-elle abîme
Avec ponctuation, majuscules et rimes
Qui, malgré tout, dedans mon corps
Mes muscles, mon sang, mes veines,  prend son essor
Mobilisant énergie et trésors
Ancrée en moi, s’épanouit-elle encor !
Je sais que toujours elle vaincra
Me portera
Obstinément, jusqu’au trépas
Bien sûr, c’est effrayant
Ardu et contraignant
Me hante parfois la nuit et je me lève
Car des idées prennent vie et achèvent
Leur course folle au bout de mon stylo
Se posent sur le papier et puis s'arrêtent
Une euphorie sournoise et soudaine me guette
Je fais la paix avec les mots.

 

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20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 08:00
DEFI 143: LE PLUS DIFFICILE

Défi 143 chez Enriqueta pour les Croqueurs de mots, dont le thème est malade.

 

Le plus difficile ou le plus facile peut-être, est d’écouter. Un client peut ne pas se plaindre, ne pas évoquer son mal, ni même demander conseil quant à ses médicaments, les posologies, les effets secondaires… Il se tient face à moi, il me regard pianoter sur le clavier ou fixer l’écran et il attend que je lui donne son petit sac. Le plus souvent ce client-là a un rhume, une angine, ou une maladie chronique qu’il maîtrise plus ou moins. Entre nous c’est consensuel, banal, un peu ennuyeux. Entre nous, il ne se passe rien, c’est un peu… jouer à la marchande. Car la maladie n’est qu’un dérèglement de la machine qu’il suffit de recadrer afin qu’elle continue de filer droit.

Parfois, on ne soigne pas, on aide un peu, à notre niveau. Dans une pharmacie, il faut prendre le temps de regarder le malade, de détecter un appel, même minime, et d’encourager face à un mal dont chacun connaît l’issue… sans issue. Ces personnes auxquelles on ne délivre que somnifères, anxiolytiques et anti douleurs, et qui disent : « Je n’ai pas de chance, vraiment pas de chance » en se grattant la tête, risquent timidement: « est-ce que ça ronge les os, comment ça fait ? » avant de se fermer ensuite, ou insistent au téléphone quand l’officine est remplie de clients qui rongent leur frein: « je ne deviens pas folle, non, je suis toute seule, et j’ai envie de passer par la fenêtre »… Ces personnes n’attendent pas grand-chose et pourtant il est essentiel, ce petit grain, qui va se nicher dans les cœurs comme celui qu’on introduit dans les huitres. C’est un instant de partage qui passe par un regard franc et sans pitié, un regard déclarant que nous sommes tous passagers d’un même bateau. Au téléphone, c’est l’intonation qui délivre le même message. Il arrive alors que quelques jours plus tard, le client revienne ou rappelle et dise : « excusez-moi pour l’autre jour, j’allais mal et ça m’a fait du bien de vous parler ». Alors on sourit, on se sent utile et redevable aussi. Car celui qui se tient de l’autre côté du comptoir ou du combiné, nous apprend à accorder du crédit à chaque jour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 08:00
DEFI 143: TU N'Y CROIS PAS
Evocation en poésie des médecines parallèles chez Enriqueta pour ce 143ème jeudi en poésie des  Croqueurs de mots
Pour ton gros rhume, Aconitum
Trop énervée, tente Gelsemium
Démangeaisons sur le sternum
Essaie apis mellificum
Ah les hormones ! C’est Lachésis
Qui calmera l’intense ignis
De ton visage, tes bras, tes cuisses
Ca ne va pas ? Nux vomica
Tes fortes nausées, calmera
Un fils casse-cou, hop Arnica
Et ce gros bleu disparaîtra
Pour les toux sèches de Titi
Pas de problème, coccus cacti
Baisse de tonus ? Cornu cervi
Te redonnera goût à la vie
Des rhumatismes, c'est vrai, ça coince?
Allez, ruta graveolens
Est l’arme qui douleur évince
Veines gonflées dans l’omnibus
C’est radical, aesculus
Tu n’auras pas besoin de plus…
Je te connais, tu n’y crois pas
L’homéo ne te convainc pas
Car ces granules enrobés
Qui fondent vite sous le palais,
Médication bien singulière,
Te rappellent les pièces de Molière
Où des médecins incompétents
Se prétendaient sages et savants
Ignis : feu en latin.

 

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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 08:00
TAPIS ROUGE
J’ai assisté comme chaque année, à la soirée organisée par la coopérative de pharmaciens à laquelle j’appartiens. Invitations dans un bar lounge près de la place de l’Opéra et du cinéma Gaumont, journalistes sous une tente, hôtesses à l’accueil, badges, tapis rouge. Ambiance cosy, décor chic, un peu… cocktail sous la pergola, chaleur étouffante, murmures des confrères, accolades, salutations, embrassades, plaisir de revoir d’anciens camarades de promotion.
Champagne, vin rouge, Pepsi, glaçons, charcuterie, petits fours, brochettes de poisson, mini cakes, mini tartelettes. De quoi se sentir roi, s’imaginer important, considéré, chouchouté. On se dévisage bien un peu, se jauge, s’évalue, chacun se demande ce que l’autre peut valoir au Box Office. La soirée devait se clôturer en beauté avec projection en avant-première du film « Indian Palace » au Gaumont. En sortant du bar la foule s’est dirigée vers le cinéma, les têtes tournaient, tout ce rouge au sol, ces photographes, cette célébrité soudaine… Quelle griserie ! Ah, comme ils nous bichonnent chez Welcoop !
Enfin, tout ce bazar c’était pour Charlize Theron qui faisait la promotion de son nouveau film. Et nous sommes restés bloqués derrière des barrières, en inconnus lambda, avant de pouvoir gagner la salle, le temps des flashs. Cela dit, j’ai beaucoup apprécié la soirée.
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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 08:00
DEFI 142: MAT DE MISAINE
Défi 142 d’après photo chez Lenaig pour les Croqueurs de mots:
Je grimperais aux arbres pour atteindre la lumière
Qui perce les feuillages, blanchissant le gazon
Je salirais mon jean sans faire de manière
Me roulerais en boule dessous les frondaisons
Je me laisserais glisser doucement vers le ciel
Tutoyer les étoiles comblerait mes désirs
Je frôlerais au passage des plumes d’hirondelles
Et le printemps qui vient m’arracherait des soupirs
Mes bras, mes mains, mes pieds perdraient toute consistance
Léger, pâle,  libéré, j’ignorerais la peur
Me soustrairais au monde, userais d’élégance
Conjuguant équilibre, grâce et apesanteur
Détaché de  la vie par le  mât de misaine
D’un voilier initiant un voyage au long cours
Transi, ankylosé sur mes joies, sur mes peines
Je me garderais bien de songer à l’amour

 

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4 avril 2015 6 04 /04 /avril /2015 19:11

BLOG EN PAUSE JUSQU'AU 8 AVRIL

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2 avril 2015 4 02 /04 /avril /2015 08:00
DEFI 142: MEME DIRECTION
Défi 142 chez Lenaïg pour les Croqueurs de mots: une étrange atmosphère, d'après une photo de Kristoffer Axén 
Ils scrutaient l’horizon, tous les  deux indolents
Réprimant un frisson, malmenés par  le vent
Qui fouettait les nuages, et l’écran de fumée
Plaqué à l’astre rond devant eux, intriguait
On le voyait danser, s’étaler, frémissant
Il imposait son rythme, tel un feu rougeoyant
Que l’on perçoit au loin, avec inquiétude
Qui peut-être s’éteint, faiblesse, lassitude
Ils s’étaient éloignés avec l’âge et le temps
Et leurs pas hésitaient sur le sol, dérapant
Pourtant la plaine nue, l’herbe rase et gelée
Constituent un écrin, bien que froid et laqué
Où logent des amours, des blessures, des passions
Quand les regards se figent dans la même direction
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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 08:00
JE SUPPOSE...
Ca y est, ils fleurissent. Je les avais observés la semaine dernière à Giverny, tout près de la maison de…. Ils montraient timidement leurs bourgeons et semblaient près de sortir de leur boite, comme dans le poème de Paul Géraldy. Ces derniers jours de mars sont encore gris, un peu frais, et le soleil joue les effeuilleuses. Il dévoile un peu du jardin derrière la palissade, quelques pois de senteurs, taches violettes sur l’herbe, quelques jonquilles se trémoussant dans les allées ratissées. La maison doit rouvrir au premier avril et elle se prépare.
Les pièces d’eau sont troubles, la treille est nue. Tout semble éteint, comme fondu dans le ciel roux. On dirait qu’une personnalité va inaugurer un monument en ôtant le voile qui la recouvre. On dirait que la maison, le jardin attendent leur heure. La rue est calme, endormie, personne devant le portail, ni derrière, près de la route. Quelques promeneurs et leurs chiens, quelques joggeurs, un unique café ouvert, un immense parking désert et nous marchant le long des cerisiers boutonneux.
Aujourd’hui puisqu’ils explosent comme du pop-corn dans ma rue, je suppose qu’ils forment une haie d’honneur là-bas. Et que Monet, adossé à l’un d’eux, dans sa blouse bleue, avec son chapeau de paille, guette la venue des premiers visiteurs.
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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 08:00
DEFI 141: AVEC LA MEUTE
Pour le défi 141 chez Enriqueta, je me suis inspirée du défi 35 lancé par Tricôtine pour les Croqueurs de mots: hors d'œuvre, états d'âme d'une œuvre en cours d'écriture.
Un avenir en colimaçon
Et la campagne pour l’horizon
Ainsi débute le roman
D’une vie rompue à son tournant
Enfin l’air pur et les vacances
Les champs de blé, l’indépendance
Un homme sommé de lâcher prise
Boucle son sac puis ses valises
Et se défait de son costume
Les kilomètres sur le bitume
Avalés au hasard des missions
Que lui confiait sa direction
Etaient les murs d’une prison
Savourer l’ombre et le soleil
Entendre bourdonner les abeilles
Fébrilité, effervescence
Des arbres s'inclinent, déférence
Et l’eau argentée des rivières
Minaude sous les  ponts de pierre
Ah se complaire à observer
Les grands tournesols desséchés
Ces compagnons de liberté !
Oubliés devoirs et famille
Dans le lointain, un clocher brille
Avant que gronde le tonnerre
Déclamer tout Apollinaire
Lâché un instant par le vent
L’homme trébuche en avant
Des nuages moutonnent tout là-haut
Mangent les couleurs des coquelicots
Il est cruel d'abandonner
Un personnage déboussolé
Qui le lendemain souffrira
Avec la meute, et malgré soi
Dans les locaux de Pôle Emploi
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