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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 08:00
DEFI 141: PASSANT RÊVEUR
Pour le défi 141 chez Enriqueta pour les Croqueurs de mots, je pouvais emprunter le thème : A la veillée.
Ce sont les marées du siècle, a-t-on dit. Et c’est à voir, à entendre, à respirer. Des vagues hurlantes, des langues d’eau verte bouillonnantes, léchant le béton des quais, baveuses, giflant les curieux. C’est la lune flirtant avec la terre d’un peu trop près. La foule envahit les restaurants du port, se presse à l’entrée du téléphérique, attirée par les hauteurs blanches des falaises. Le vent perce les oreilles, et s’engouffre dans les rues tristes et désertes du centre-ville.
La veillée commence dès la fin de l’après-midi, à marée basse, à l’heure où le varech colle aux rochers avec les coquillages. Les goélands dessinent des palmes sur le sable mouillé. On n’attend pas que les lampes s’allument, que les bateaux cornent au loin. L’important est de regarder la plage, à l’endroit où s’étale la forme insolite qui intrigue et alimente les légendes. Les histoires de marin que l’on colporte pour se tenir chaud et se faire peur à la fois.
Ce rocher-là est un animal blessé oublié par un fermier qui rêvait de tangage et de roulis, à qui la terre ferme donnait le mal de mer. Ce rocher-là, qui meuglait autrefois fut tiré, poussé jusque devant les flots puis abandonné par cet ingrat avide de pêche, de cordages et de filets. Il s’était affalé puis enterré à-demi, dans le sable. Il s’était fossilisé, subissant les marées et poli par elles.
Il gémit parfois quand l’eau se retire, que le soleil brille, il raconte son histoire et se laisse photographier par des passants rêveurs, un peu trop imaginatifs.
A moins qu’un après-midi au Tréport, un jour de grande marée, les rochers éblouissants ne soient que des mirages.

 

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19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 08:00
DEFI 141: A L'AISE
Chez Enriqueta pour ce 141ème jeudi en poésie, j'ai repris le défi 28 de Tricôtine: "Le grenier"
Il a fallu réinventer
La cave humide et le grenier
Sans renverser une bouteille
Mais visiter chaque corbeille
Faire grincer le cheval à bascule
Quand la nuit une chouette hulule
Lorsque ronronne la chaudière
Que la pluie claque sur les gouttières
Qu’une araignée tisse sa toile
Sous la fenêtre près des étoiles
Un éclair coiffe un guéridon
Une canne à pêche, des hameçons
Cela n’effraie jamais personne
Dans le brouillard, des cris résonnent
Un petit peuple s’agrandit
Mulots, musaraignes et souris
Car coincé derrière la voiture
Un bateau de pêche à la voilure
Rongée, sale et décolorée
Est devenu un nid douillet
Certains trouvent que c’est amusant
De même, là-haut, un paravent
Dont les panneaux de bois usés
Frottent à minuit sur le plancher
Est à présent mur d’escalade
De courses poursuites et de balades
Or n’est-il pas réconfortant
De se suffire élégamment
Dans le désordre enfoui des hommes
Pour soi, bâtir un home sweet home
Accéder à la vie rêvée
Et s’épanouir en liberté

 

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 08:00
EN VOITURE!
Voilà c’est décidé, vous vous inscrivez sur Blablacar, le site du covoiturage. Ca marche bien, c’est fiable, vous abordez des gens sympathiques, vous papotez sur le trajet, vous racontez un peu votre vie et vous écoutez poliment ce que disent les autres. Le temps passe plus vite et les embouteillages semblent se diluer dans la nouveauté des rencontres. Bonne formule, trois euros par personne à l’arrivée, pour un trajet Creil Paris. Tout le monde est content, personne ne se plaint, à part peut-être ceux qui ont transporté l’un des frères Kouachi, peu avant le drame. Tout passe par le net, horaire, lieu, attente.
Parfois la situation est pittoresque comme lorsqu’on vous annonce qu’il y aura un chat, on vous demande si ça gêne, si ça dérange. Vous dites, non bien sûr, un chat dans sa cage n’est pas une charge, même s’il miaule un peu. Ensuite on vous déclare qu’il n’y aura  finalement qu’un passager à qui faire la conversation, le chat. On vous certifie qu’il est attendu par une association, Gare de Lyon à Paris. Alors vous devisez avec Minou, qui est sage comme tout. A l’arrivée bien sûr, personne. Si ce n’est vous et un chat noir et blanc qui se demande s'il n'a pas un tutu sur la tête, à voir votre air ahuri. Alors vous ramenez Minou à la maison. Il voisine avec vos chats à vous, quelques grognements, quelques miaulements. Vous rappelez le contact à Creil, puis l’association et enfin le destinataire du chat. Tout ce monde est désolé mais ne bouge pas d’un poil, c’est le cas de le dire. Alors Minou va rester chez vous ?
Non, certainement pas. Vous repartez illico avec Minou  et le déposez tard le soir à Paris, chez son destinataire qui vous dit mollement merci comme s'il n'en voulait plus, tout compte fait. Mais vous l'avez échappé belle, vous avez failli hériter d’un troisième chat !
C’est ce qui nous est arrivé, la semaine dernière !

 

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12 mars 2015 4 12 /03 /mars /2015 15:20
DEFI 140: LES PINS

 

Jeudi libre en poésie pour ce 140ème défi chez Jeanne fadosi pour les Croqueurs de mots. J’y associe ma participation au thème « L’arbre » chez Suzâme, en textoésies.

 

 

Branches chargées, ouvertes

Ou nues, blanchies, offertes

Aux caprices du temps

Au ciel qui se vend

Avide de caresses

D’étreintes, de tendresse

Tel un amant fougueux

Prisonnier et heureux

Ils dansent avec l’hiver

Et sa blonde lumière

Qui satine les troncs

Comme bas de nylon

Géant des matins clairs

Ils veillent, solitaires 

Bienveillants patriarches

Depuis les hautes marches

De la forêt

 

 

 

 

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9 mars 2015 1 09 /03 /mars /2015 08:00
DEFI 140: SOUS LA VIGNE
Défi 140 d’après image chez Jeanne Fadosi pour les Croqueurs de mots
Viens papa suis-moi, allons remplir le panier de fleurs des champs. Le Roi est de retour, c’est notre maître qui l’a dit. Il l’a noté aussi, j’ai ramassé sa plume tout à l’heure et l’ai posée sur son journal. J’ai lu trois noms Talleyrand, Fouché, Louis XVIII. Il y avait aussi les mots à genoux et serment. Et il était question d’un souper entre les deux premiers pour préparer le retour du Roi.
Tu n’y crois pas, au Roi, à la France ? Tu te demandes ce qu’il va faire pour nous, ce gros bonhomme dont parle notre maître, Monsieur de Chateaubriand ?J’y connais rien, moi, à la France mais nous allons faire la fête. Alors puisque le Roi s’apprête à quitter la Belgique pour revenir chez nous, il faut l’honorer et tendre nos paniers de fleurs sur son passage. Maman me l’a demandé, je viens te chercher. Secoue-toi, ce n’est pas en restant sur un banc, sous la vigne, que tout s’arrangera, j’ai confiance, moi!
Il fait beau, juillet commence, et les coquelicots rougissent dans les blés. Toute une troupe de vieux bonshommes va discuter de choses qu’on ne comprend pas, en se goinfrant de paroles, d’asperges et d’artichauts mais notre maître a promis que si tu te remets à faucher aux champs après que nous avons rempli le panier, il me fera donner de l’instruction. J’aurais une gouvernante. Je suis une fille or les femmes sont l’avenir, il a déclaré ! Alors tu bouges, allez, debout!
Ce texte m’a été inspiré par la pièce « Le Souper », au théâtre de la Madeleine à Paris. Excellents Patrick Chesnais et Niels Arestrup respectivement Fouché et Talleyrand, des réparties jubilatoires !

 

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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 08:15
DEFI 140: COURROUX
Sujet libre pour ce 140ème jeudi en poésie chez Jeanne Fadosi pour les Croqueurs de mots.
On doit parfois subir les caprices du temps
Les sursauts de l’hiver ruant dans le printemps
Lorsqu’une neige fine couvre monts et sommets
Tandis que l’eau clapote et chante dans la vallée
On se croit à l’abri du gel et du verglas
On tolère que  le sol nu glisse sous les pas
Et l’on frissonne un peu, nez au vent, pieds glacés
Alors qu’on imagine les beaux jours arrimés
Le ciel est à la pluie, aux flocons mous, timides
S’écrasant sur les vitres, indécis et liquides
Et la forêt aligne ses pins en silence
Tout recouverts de nacre, on dirait qu’ils s’élancent
Le Thoré s’entortille, cascade et se défoule
Autour de Mazamet tel une écharpe, s’enroule
Et amadoue la ville qui subit le courroux
De la Montagne Noire, juste avant le redoux.

 

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 17:00
37 ANS APRES
Nous ne nous étions pas revues depuis 37 ans et avions décidé que ça suffisait. D’un coup, comme ça, parce que la cinquantaine bouscule le temps et s’accroche à d’anciens repères, une manière comme une autre d’avancer.
Rendez-vous dans une brasserie place de la Nation, bonne adresse pour un tour de table à cinq. Nous ne nous sommes pas reconnues immédiatement ou plutôt nous avons pris la peine d’accommoder nos regards à nos rides. Et comment dire, la sauce a pris tout de suite, chacune a déroulé son grand parchemin, comme Kerouac sa route. Etudes, mariage, enfants, joies et misères, déceptions, voyages… Enfants.
Et puis, le lycée, bien sûr. Les années C, de la seconde à la terminale. Les « tu te rappelles, Mlle M., dire qu’elle nous paraissait âgée or elle a eu un bébé quelques années après nusavoir eues dans sa classe… Oh les soirées du Ciné Club, ça existe encore ça de nos jours ?... Et la prof d’anglais qui me prenait pour une fumiste… Et ce jour où… »
Un fou rire, une lumière dans les yeux, nous évoquons ces absentes avec lesquelles nous sommes toujours en contact. Les photos de classe scannées, un peu floues, glissent sur l’écran d’un smartphone, endroit, envers, comme prises de tournis, et circulent de mains en mains. Puis tel un refrain, aujourd’hui revient dans la conversation. Travail, enfants…
Les serveurs nous tournent autour, diligents, intrigués par ces adolescentes de plus de cinquante ans qui mangent sans se préoccuper ce qu’il y a dans leur assiette. Des gamines démonstratives et bruyantes qui se prennent en photo. On dirait qu’elles évoquent leur petit copain ou le dernier clip de Lady Gaga. Derrière, au bar, un papy nous observe, intrigué, et se frotte les yeux. Son regard embué se cogne au dôme transparent qui nous entoure. Pas évident de voir défiler 37 ans sur cinq visages !
Les heures défilent, on s’impatiente autour de nous. Des cafés ? Nous pensons déjà à d’autres rendez-vous, d’autres éclats de rire, nous n’avons pas tout dit, et puis nous serons plus nombreuses la prochaine fois. Nous reparlerons du lycée, de la vie, des enfants…
J’ai repensé à tout ça dans ma voiture, à ce voyage dans le passé très agréable et qui donne toute sa saveur au présent.  Et une fois rentrée chez moi, j’ai revécu ce moment pour mon mari qui m’a fixée, goguenard :
  • Si ç’avait été une réunion entre hommes nous aurions parlé du lycée et de nos conquêtes d’alors, de notre travail, de nos voitures… Avant de parler de nos enfants!

 

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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 08:00
Miguel Hernandez

Miguel Hernandez

Pour conclure la quinzaine consacrée à la « Résistance » en ce 139ème jeudi en poésie chez Enriqueta pour les Croqueurs de mots, j’ai choisi un poème de Miguel_Hernandez, héros de la résistance espagnole. J’avais étudié ce poème au lycée et ne rappelle que les strophes que je peux encore citer de mémoire aujourd’hui. J’ai traduit la première moi-même, et copié sur le net la traduction des deux autres.

 

EL HERIDO

Por los campos luchados se extienden los heridos.
Y de aquella extensión de cuerpos luchadores
salta un trigal de chorros calientes, extendidos
en roncos surtidores.

…..

Para la libertad sangro, lucho, pervivo.
Para la libertad, mis ojos y mis manos,
como un árbol carnal, generoso y cautivo,
doy a los cirujanos.

…..

Retoñarán aladas de savia sin otoño
reliquias de mi cuerpo que pierdo en cada herida.
Porque soy como el árbol talado, que retoño:
porque aún tengo la vida.

 

Miguel Hernandez : El Herido ( 1938-39)

 

 

L’HOMME BLESSE

 

Sur les lieux de combat sont éparpillés les blessés

Et de cette étendue de corps déchirés

Résulte un champ de projections chaudes, répandues

En jets rauques.

….

Pour la liberté, je saigne, je lutte, je survis.
Pour la liberté, mes yeux et mes mains,
comme un arbre charnel, généreux et captif,
je donne aux chirurgiens (j'aurais plutôt traduit bourreaux, bouchers)

….

Des ailes de sève sans automne bourgeonneront,
reliques de mon corps qu'à chaque blessure je perds.
Parce que je suis [comme] l'arbre écorché, je bourgeonne :
parce que, encore et toujours, j'aime la vie.

 

Miguel Hernandez : L’homme blessé (1938-39)

 

Je justifie mon choix par trois raisons :

  • D’une part, Miguel Hernandez comme Federico Garcia Lorca sont deux immenses figures de la résistance espagnole, durant la guerre civile entre 1936 et 1939.

  • D’autre part, mon professeur d’espagnol de l’époque, Mme N Guyen, m’avait beaucoup soutenue quand je flanchais devant la médiocrité de mes résultats scolaires, me poussant à entreprendre des études supérieures.

  • Enfin, cette anecdote. Un soir, à Marbella, au cours d’une soirée où j’avais un peu abusé de sangria, j’avais déclamé : « Para la libertad, sangro, lucho, pervivo… » A table, mes amis espagnols s’étaient tus d’un coup puis avaient crié : Miguel Hernandez ! en m’applaudissant. C’était un moment fort que je n'ai pas oublié.

 

 

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23 février 2015 1 23 /02 /février /2015 08:00
DEFI 139: SON JOURNAL

Evoquer la résistance est le 139ème défi lancé par Enriqueta pour les Croqueurs de mots.

Elle est le symbole d'une  résistance par l’écriture. Ses phrases sont celles d'une enfant mûrie trop vite ou d'une adulte ne souhaitant pas perdre ses illusions.  Décrire le quotidien pendant la guerre, interdictions, cachettes, restrictions, frictions entre humains sommés de vivre les uns contre les autres, des mots, ordinaires qui cognent. Elle a raconté sa jeunesse comme on déroule sa vie or sa jeunesse était sa vie entière, contenue. Elle avait à exprimer chaque jour dans un langage pur, adressé à elle-même. Elle ne souhaitait pas particulièrement être lue, au début tout au moins. Les pages apportaient l’oxygène qui manquait au dehors. Des molécules libérées au fil des jours dans l’air vicié d’une annexe où l’on se terrait pour fuir l’enfer. Ou pour s’imaginer que le ciel ailleurs est bleu. Ou s’obliger à croire au futur, à l’avenir, serein, radieux. J'ai visité l'annexe à Amsterdam, il y a quelques années déjà, j'ai côtoyé ses fantômes obsédants.
Elle est un martyr de la Shoah bien sûr, par son agonie dans les camps. Pour moi, elle est aussi l’espoir. Le fait d’envisager les jours d’après, quand l’horreur devenue cauchemar rongeant les entrailles n’a pu encore être exprimée. Ses rêves, ses joies, ses projets lui ont survécu, on les découvre avec émotion, avec fièvre. Précédant l’atroce séjour à Bergen Belsen, ils ont bravé le temps.
On entend sa voix, ses rires, ses pleurs, on découvre ses amis, sa famille. Et on adopte sa franchise, sa fraîcheur, sa volonté de dépasser la barbarie qu'elle sait implacable au dehors, pour déposer, amour, fraternité et confiance dans les coeurs.
Extrait: "J'ai souvent été abattue, mais jamais désespérée, je considère notre clandestinité comme une aventure dangereuse, qui est romantique et intéressante. Dans mon journal, je considère chaque privation comme une source d'amusement. C'est que je me suis promis de mener une autre vie que les autres filles et, plus tard, une autre vie que les femmes au foyer ordinaires. Ceci est un bon début pour une vie intéressante et c'est la raison, la seule raison pour laquelle, dans les moments les plus dangereux, je ne peux pas m'empêcher de rire du burlesque de la situation.
Je suis jeune et je possède encore beaucoup de qualités enfermées en moi, je suis jeune et forte et je vis cette grande aventure, j'y suis encore complètement plongée et je ne peux pas passer mes journées à me plaindre, parce que je ne peux pas m'amuser ! J'ai reçu beaucoup d'atouts, une heureuse nature, beaucoup de gaieté et de force. Chaque jour, je sens que je me développe intérieurement, je sens l'approche de la libération, la beauté et
 la nature, la bonté des gens de mon entourage, je sens comme cette aventure est intéressante et amusante !
Pourquoi serais-je donc désespérée ?"

 

 

 

 

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19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 08:00
DEFI 139: LE TEMPS QUI PASSE
« Résiste » est le thème du défi 139 lancé par Enriqueta ce jeudi en poésie pour les Croqueurs de mots.
Si les années te font trop tôt courber l’échine
Descends les marches étroites du grand escalier
Et fixe l’horizon sans plus te retourner
Dans ta  frêle silhouette la douleur se devine
Peux-tu oublier que tu as été seigneur
Que de là-haut tu aimais contempler le monde
Peux-tu lâcher des mains, abandonner la ronde
Et avancer serein, en congédiant la peur
Le temps qui passe rétrécit ton champ de vision
Tu dominais le lac, tu y baignes les pieds
Dans l’eau tremblent tes rides, stupeur, désolation
Les flots moutonnent, le ciel est bleu, ne soit pas triste
Le soleil luit, cuivre ta peau, soigne tes plaies
La vie est là, ton coeur explose, bats-toi, résiste

 

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