24 janvier 2022
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On y distingue ce qu'on veut. Des monstres de neige, des sapins ployant sous la poudreuse, des couples s'enlaçant. Romains haranguant la foule, dignement drapés dans leur toge, à moins qu'il ne s'agisse de pharaons d'Egypte. Porteuses d'eau ou de lait, oiseaux figés, bébé haussé entre les mains ou bercé tendrement. Phoques s'ébattant sur la banquise.
L'imaginaire est roi, les idées fusent, on extrapole, on élucubre. On s'évade, on invente. Alors continuons! Cela vaut mieux que dire n'importe quoi sur des sujets brûlants pour lesquels on a peu de recul, à propos desquels on tâtonne. Aujourd'hui, on essaie d'avancer, on se protège, et on se débrouille plutôt pas mal.
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17 janvier 2022
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Georges d'Espagnat, Après-midi d'automne, v 1899.
C'est la robe rose qui m'a captivée dans ce tableau. Elle sublime les autres couleurs. Le drapé, l'attitude penchée de la femme, sa grâce, une certaine douceur qui émane des gestes, et ce jardin luxurieux font oublier la morosité de l'hiver, le ras le bol ambiant. On est en immersion, c'est psychédélique, un patchwork de nuances, d'odeurs, de mouvements. Une sorte de Kaléidoscope. Et ce rose dominant, léger, exaltant réhaussé par la robe bleue de l'autre participante à la cueillette, par ses cheveux roux.
Enfin voilà. Une manière de dire que tout est prétexte à m'échapper, voyager dans ma tête, à réinventer le monde. Et ça me fait du bien.
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10 janvier 2022
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Présumé "planté" au milieu du règne de Saint-Louis (1226-1270) par les moines de l'abbaye de Saint-Jean, c'est le plus vieux chêne de la forêt de Compiègne, et l'un des plus vieux arbres des forêts de France.
Régulièrement taillé dès dès le début pour en faire du bois de chauffage, il est couvert de plaies. Son tronc est parasité par les champignons. Et pourtant, il se dresse, il tient le coup. Des branches poussent et des feuilles. L'automne le dépouille aujourd'hui, comme hier. Les saisons passent et l'histoire. Et les hommes. Il est suffisamment solide, suffisamment digne pour affronter le temps, ses griffes. On le protège aujourd'hui parce qu'il a su se préserver des attaques. On ne protège réellement que les forts, ceux qui savent lutter.
Soyons ceux-là. Sachons lutter et préparer un monde où les ragots, les oui dires n'ont pas leur place. Ȇtre fort c'est agir ensemble pour le bien de tous. Ensemble, vraiment, quand les temps sont difficiles.
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3 janvier 2022
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Gahee Park, Tipsy Lovers, 2021 (Connaissance des arts)
De fêtes. À peine a-t-on salué 2022, échangés touchers de coudes et baisers du bout des doigts, que l'ingestion pointe, la nausée, le besoin de dormir. Terminées les agapes, l'euphorie, les levers de verres, tintements de fourchettes, blagues de mauvais goût, jeux idiots passeurs de temps. On a crié, applaudi, soufflé dans des sifflets en plastique, lancé confettis et serpentins, éteint la télé qui hurlait autant que nous. Rallumé le poste, des fois qu'un feu d'artifices... Les huitres, foie gras, saumon, chapon, boeuf en croûte, plateau de fromage, bûche au beurre ou vacherin arrosés d'alcools de toutes les couleurs et plus ou moins pourvus de bulles, tapissent les estomacs, combinés au citrate de bétaïne.
Il y a sensation de pesanteur, poussée insulinique, libération de sérotonine. On n'a plus les yeux en face des trous et le raisonnement déconstruit. Il faut bien ça pour se souhaiter une
BONNE ANNEE!
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27 décembre 2021
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J'ai failli rouler dessus en voiture. Elle se trouvait au milieu de la chaussée et ressemblait à celle-ci, brillante, festive. Divergence, elle était dorée. Et ce talon, au moins douze centimètres! Du genre que je ne porte plus depuis belle lurette. Depuis 2009 exactement quand je me suis cassé la cheville. Je n'avais pas respecté le temps d'immobilisation, avec un plâtre. Je le paie encore aujourd'hui. Les stilettos de jeune fille ce n'est plus pour moi. Oh et puis zut, j'ai passé l'âge!
Elle m'a amusée. Parce que quelqu'une l'a oubliée ou perdue, sans s'en apercevoir. Ayant un peu trop arrosé Noël, et oublié la morosité ambiante. Avec dans la tête une bonne dose de légèreté, d'insouciance. Je l'imagine scintillante, rieuse, heureuse. Détachée de toute préoccupation vaccinale, électorale, sociale. Un état d'esprit qu'on dit propre à la jeunesse. Pas forcément. Je l'envie.
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20 décembre 2021
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Georges Lacombe, Baie de Saint-Jean-de-Luz (Côte de Sainte-Barbe), 1902-1904 (Connaissance des Arts)
Noël s'est couché sur la mer. Scintillements, reflets mouvants, guirlandes. C'est un grand sapin qui vibre, aux épines tantôt prises dans la lumière tantôt plongées dans l'ombre. C'est la féerie des vitrines dont ne peut détacher le regard tant l'or et le rouge, semés de bleu, de vert, d'orange ici et là, balaient le décor.
C'est retrouver des joies d'enfant, l'émerveillement, l'oubli, plonger dans l'univers des contes, se perdre dans l'explosion des couleurs. C'est reconnaître que l'émotion est au rendez-vous, et la beauté, l'envoûtement. Admettre qu'on n'est jamais blasé tant qu'on se sent vivant.
#magie #envoûtement #noël #regard #tableau #georgeslacombe
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13 décembre 2021
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..... Faire comme lui. Me blottir sous une couverture de survie. La chaleur sans l'épaisseur, enfouissement, ne pas me laisser engloutir. Avoir chaud, me sentir bien, me cacher et briller malgré tout. Observer la vie par le petit bout d'une lorgnette.
J'aimerais attraper la féérie de Noël sans inquiétude, apprécier les lumières, les festivités, la magie des marchés, me régaler de chocolats, sablés, brioches et fruits secs, sereinement. J'essaie, je me promets de ne pas gâcher l'instant. Je place un sapin dans le salon, compose un menu de fêtes dans ma tête, réfléchis aux cadeaux.
Il faudrait que j'ouvre la pharmacie le dimanche, que je vaccine. Mais chaque jour de la semaine est déjà bien occupé à cette tâche. Alors le dimanche, je décompresse comme mon chat. Je l'envie, je l'imite. La pression retombe et c'est bien.
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6 décembre 2021
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Henry Moret, Goulphar, Belle-Île, 1895 (Connaissance des arts)
Que j'imagine la fin de cette pandémie. Un ciel aux nuages rosis couvrant l'horizon, une mer huileuse, d'un bleu émeraude ou azur, quelques vagues clapotant au pied des rochers. Une terre grasse recouverte de mousse, aux contours arrondis comme les pattes d'un ours apprivoisé. Et au milieu, un golfe conduisant à une plage de sable fin. Le vent oublie ses menaces, il ne souffle que dans un sens, droit devant. Nous sommes à bord du navire, confiants, ivres, libres. Nous avançons, déterminés. Les voiles ont l'air d'oriflammes brandies au nom de la vie, de l'humanité.
C'est l'espoir qui nous guide, la certitude de sortir du cauchemar, le pied de nez au danger. C'est nous, frêles, livrés aux éléments et vainqueurs. Prêts à accoster en douceur.
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29 novembre 2021
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De l'or dans le ciel. Et nous dessous. Tous les ans ça recommence. L'émerveillement toujours, ces couleurs chaudes et changeantes des feuilles déjà mortes et pourtant rutilantes. Le pied de nez du temps au temps. L'éphémère, l'harmonie triomphante, sa vanité. Chaque fois, on se laisse prendre. On pense à Peau d'Âne, à sa robe couleur du temps, aux contours d'une feuille de marronnier qu'on dessinait à l'école. On entend chanter les branchages, crisser le sol. L'automne avec sa parure, inaugure la parade de Noël. C'est la fin des chaleurs, de l'été, on pense aux grands froids. C'est le début des festivités, ça clignote déjà.
De l'or dans mes yeux, et forcément, les souvenirs de l'enfance.
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22 novembre 2021
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Pierre Le-Tan, Une femme de dos regardant vers la tour Eiffel, assise sur un banc d'une terrasse dans un jardin parisien, v 2000 (Connaissance des arts)
... Ça fait du bien. S'arrêter, s'asseoir sur un banc, prendre le temps de rêvasser. Même en ville, avec la tour pour paysage et ce ciel ni tout à fait bleu, ni tout à fait gris. Profiter de la solitude d'un instant, si rare en plein Paris. Regarder picorer les pigeons sans les voir. Du mouvement, des piaillements, des battements d'ailes. Du bruit, de la vie, pas des klaxons, des pétarades. De là on a le nez dans les frondaisons, on écoute chanter le vent. Puisque le soleil se dilue dans les nuages, il y a cette lumière et l'argent dont elle couvre les feuilles.
On dirait qu'elle a froid, peut-être joint-elle les mains sur ses cuisses. Ou alors resserre-t-elle les pans de sa veste. Il est possible que tout lui soit indifférent, le temps qu'il fait et comment occuper les heures. L'important c'est la bulle, l'ailleurs, et ces taches de couleurs, le roux, le vert qui la relient au présent.
#pierrele-tan #paris #bulle #banc #solitude #aquarelle
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