Pour le défi 117 chez M'amzelle Jeanne : jeudi libre, en poésie.
Aristote le Sage, distingue les vivants
Qui jouissent des plaisirs, des bonheurs de l’instant
Les vertus de la pluie, les caprices du beau temps,
Et profitent des étapes ponctuant le voyage
Qui mène les enfants aux confins du grand âge
Pour eux chaque seconde est capture précieuse
Ont-ils suivi le vol de ces mouettes rieuses
Dont les battements amples et le cou étiré
Sont manœuvres et feintes vers la proie repérée ?
Ont-ils appris à lire les ouvrages des Dieux ?
On voit tant d’étincelles s’allumer dans leurs yeux !
D’autres, tout près de soi, ont déposé les armes
Et leurs journées s’étirent, monotones et sans charme
Comme écrasés au sol, empêtrés dans la glu
Ils errent, chancelants, ébrieux et sans but
Pourquoi empruntent-ils aux spectres leur démarche ?
Quelles désillusions entravent donc leur marche ?
Ils sont déjà mourants dans des habits de deuil
N’osent s’éloigner des portes dont ils passent le seuil
Les plus entreprenants s’en vont prendre la mer
La belle langue bleue ne conte pas de chimère
Une fois embarqués et face aux éléments
Dans les creux de la houle et ses miroitements
Ils lisent en eux-mêmes ; paysages et lointains
Déposent des secrets dans le cœur des marins
Partir au bout du monde et son âme quérir
Obsède ces vagabonds aux multiples désirs
Naviguer sans attache, s’ouvrir à l’aventure
Oublier les saisons, s’enfoncer dans l’azur
Puis accoster au port, en bravant les tempêtes
Et s’ancrer dans la terre, des souvenirs en tête
Enrichis de trésors que chacun leur envie
Ces voyageurs se plient aux hasards de la vie
Faut-il craindre le sort, redouter le destin
Quand les constellations vous tracent le chemin ?
Citation d’Aristote : « Il y a trois sortes d’hommes, les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer. »