En suivant la consigne du défi 115, chez CETOTOMATIX, à partir d’un court roman de Jérémie Guez : « Paris la nuit », j’ai extrait les mots suivants :
Lequel/une/ viennent/ toujours/ gars/ à /air/ prouve/ Paris /remerciements
A placer dans un texte de mon invention.
C’est un petit GARS A l’allure démodée qui hante le PARIS de Montmartre et des touristes. Il se promène le soir, la casquette vissée de travers sur la tête, un foulard rouge autour du cou. Il a l’œil vif et la démarche chaloupée de ceux dont la vie se construit au hasard des rencontres. Car il avance lentement et pas TOUJOURS droit. Il sait qu’on le croit éméché, on suppose que son cerveau est embrumé. Il vit dans le Paris des années 50, fredonne le « gamin » de Mick Micheyl, ses héros ont le visage de Gabin ou de Lino. Dans sa faune nocturne, dans son Pigalle, de petites pépées michetonnent pour le compte de caïds qui carburent au whisky. Il se crée un film dans LEQUEL il évolue en vedette et règle ses comptes avec le milieu. En réalité il se contorsionne sur la scène d’un cabaret de pacotille.
Il n’a rien à PROUVER, on le laisse tranquille. Trop léger pour la boxe, trop frêle pour fourguer de la dope, un gun dans la poche de son jean, trop gentil pour castagner les filles qui mouftent, on lui fiche la paix comme à ces étrangers au sourire « nice » qui vont et VIENNENT, s’encanaillent au Moulin Rouge ou préfèrent les beaux gosses dénudés des Folies Pigalle. Il sifflote, le nez dans le caniveau, Gavroche déconnecté, au rire tonitruant. Quand Ali et le Gang du 9 3 à Aubervilliers, déboulent dans le XVIIIème le samedi, ils se moquent de sa trogne anachronique. Avec son AIR efféminé, et sa mèche décolorée, il affole les brésiliennes sous hormones qui arpentent la place Clichy. Il attend son heure, espère la gloire. Ah, faire la UNE des journaux! Il souhaite écrire un livre qui parle d’aujourd’hui avec la gouaille d’hier, usant de dialogues empruntés à Audiard ou copiés sur ceux, très actuels, de Jérémie Guez, un petit jeune de l’âge de mon fils. Que les époques se mélangent créant un genre nouveau. A la fin de son texte on publiera des REMERCIEMENTS adressés à tous ces gens qu’il frôle le soir, quand le besoin de se perdre se fait sentir.