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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 10:00

 

 

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Ce pourrait être n’importe  quel  bord de mer au soleil. Un ciel bleu, des bâtiments aux murs  blancs, des palmiers ronds et épanouis. On pourrait en faire une carte postale.  Prétendre que c’est  le Maroc, la Grèce ou l’Espagne, se représenter la Corse ou la Côte d’Azur.  Des photos comme celle-ci sont faites pour voyager et s’échouer dans des boites aux lettres, véhiculer des messages d’amitié et de courtoisie.  Elles apportent une part de rêve, parfois on les emporte au bureau, elles constituent une parenthèse  au cours d’une journée ordinaire et morose.  Et c’est parti : les embruns, la nappe de chaleur au loin, au-dessus des vagues argentées, le ressac, les feuilles de palmiers dodelinant,  le cri des mouettes,  la sueur au goût salé perlant  dans le cou, les lunettes de soleil, l’odeur de crème solaire, la glace à la vanille,  Lolo et Titi faisant les pitres devant l’objectif,  les lingettes rafraîchissantes dans le sac à dos,  le chapeau de paille, mamie en short,  les soupirs de papi à  qui la marche ne réussit pas, les explications du guide, les plaisanteries grivoises du bout en train de service, un voilier perdu tout seul, de l’eau clapotant à perte de vue, l’horizon  et sa ligne coupant le ciel,  le va et vient des curieux et des touristes.

Parce qu’on ne voit qu’un cliché, on imagine tout.  Parce c’est nulle part, c’est forcément quelque part  en soi.  Une page blanche ou une toile vierge à barbouiller d’anecdotes et de souvenirs. Et cette  photo impersonnelle devient tout un univers.

 

 

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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 08:00

100ème jeudi en poésie chez Tricôtine, le thème cette semaine est : casse-tête

 

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Le printemps s’est posé, feu de joie  dans ma tête

Et les journées s’étirent  au  départ de la  fête

Oubliés les chapeaux, les manteaux et les gants

Pour la saison nouvelle, légers, les vêtements !

 

Voici qu’au soleil tiède j’ai ouvert grand les bras

Comme un amant fougueux, il s’est jeté sur moi

Et ce parfum de rose, de muguet, de lilas

S’empare de  mon cœur, enivre  nos ébats

 

J’ai choisi d’être jeune et de rire, de danser

Jeter mes vieilles robes, m’épanouir, dévorer

Les heures de ma vie en jetant au panier

Les soucis, les angoisses, à moi la liberté !

 

Mais cette griserie, cet entrain, cette liesse

Qui m'assaillent aujourd’hui comme pour rompre une laisse

Ne sont  que feu de paille, sortilège de diablesse

Une farce de la nature contrôlant mes faiblesses

 

Entretenir la flamme et me renouveler

Entériner les drames, et surtout ne jamais

Admettre que le temps passe et mange les années

Est un casse-tête auquel je n’aime pas songer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 10:00

 

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Un après-midi d’août 2008, le ciel est  gris et la Loire serpente longeant Amboise et ses tours. Puisque le printemps ne se décide pas ou parce qu’il prend son temps pour embaumer avril, j’ai décidé de feuilleter mon album virtuel et de m’arrêter à ce jour où  l’été n’était pas convaincant non plus.

Car lorsque je regarde cette photo, j’ai tout de même le sentiment d’accompagner le fleuve, de me couler dans son lit et de fuir loin devant moi. De chausser des bottes de sept lieux, de grimper sur les toits des maisons et de saluer les arbres. De converser avec eux, de glisser sur les feuillages comme on glisse sur la neige. Je me vois parcourant les chemins de ronde du château, contemplant les siècles qui ont enduit les remparts de fumée grise et rongé la pierre. Des drapeaux fleurdelisés me caressent le visage et je suis la reine du jour. Tout me paraît démesuré, le ciel moutonne et me déroule un manteau ouaté, je n’ai qu’à m’élancer pour m’y lover, la Loire s’étale à l’infini.  Tout me paraît minuscule et étroit dans  les rues en filets,  agrémentées de perles multicolores et scintillantes que sont les voitures.  Tout me semble pointu et coupant, les toits, les cheminées, les tours. Tout est métallique et froid, tout est lourd, orageux, pesant.

J’ai envie de piaffer, de ruer, de m’envoler et de stopper net dans ma course, d’appréhender l’espace autour de moi comme en apesanteur, de ressentir de l’ivresse, la caresse du soleil sur ma peau et la fraîcheur du soir tombant. L’attente fébrile d’un printemps tardif est frustrante et grisante à la fois. Autant qu’une journée d’été durant les vacances, quand la lumière se refuse.

 

 

 

 

 

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7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 10:09

Cette semaine le casse-tête chez Sherry est : Aïe, ça pique !

 

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Je l’ai bien remarqué, depuis le premier étage, il n’est pas compliqué de l’apercevoir sautillant sur ses pattes et  dans les gouttes de soleil résiduelles d’une journée morose. Il est là qui piaille et me nargue juste dessous mon balcon. Il aime que je me torde le cou à l’observer, et passe la tête au travers du grillage, je ressemble à un guillotiné en attente du sacrifice. J’ai surtout l’air d’un idiot, salivant devant la vitrine du pâtissier. Ca lui plaît cet air béat que je prends, cette attitude de vaincu, aveu d’impuissance. Un beau chat angora comme moi, ça se bichonne, ça se caresse, ça s’embrasse. On fourre son nez dans ma fourrure, on se paie un stage de ronronthérapie d’ordinaire. Je suis le roi du canapé, l’oreiller de madame, le doudou du gamin. Je suis un bijou, un trésor, que dis-je, une divinité !

Et voilà que  cet idiot me ravale au rang de voyeur, de pervers, de pauvre type. Il se fiche de moi car je ne me risquerais pas à bondir, il n’y a qu’un étage mais tout de même ! Il m’a démasqué et ça m’agace au plus haut point. Il sait qu’au fond je suis fainéant et pas très courageux. Les bagarres : trop peu pour moi et les coups de bec, aïe, ça pique !

 

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 08:00

99ème Jeudi en poésie chez ABC : la chemise

 

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Ils se sont préparés sur le coup  de midi

Pour cette foule d’étrangers impatients et transis

Les yeux écarquillés, à leurs sabots collés

Sursautant et ravis, aux portes du Palais

Applaudissant les robes et les muscles saillants,

Cerclés par des harnais, si fermes et luisants

Chaque jour des hourras, des rires et des cris

Ils seraient bien ingrats de ruer avec mépris

Ils sont les petits Dieu de la Cavalerie

Au cours de la relève, personne n’est surpris

C’est à peine si l’on voit ces jeunes gardes suédois

Qui se montrent fiers et dignes de Carl Gustav, leur Roi

Car ce sont les montures, qui attirent le regard

Portant Chemise Bleue,  magnifique étendard.

 

 

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 11:17

Oups ! Un peu en retard mais c’est Pâques après tout : Défi 99 chez ABC, passer une cravate autour de son poisson d’avril en lui en expliquant l’importance, en quelques vers.

 

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Arrange donc ta cravate sur tes belles écailles

Car ton accoutrement ne me dit rien qui vaille

Sur ta peau douce et lisse de belle chocolatine

Tache de mettre en valeur tes beaux grains de praline

N’oublie pas, c'est le mois de mon anniversaire

Il est impératif que tu saches me plaire

Observe ce bleu nuit qui te  sied à ravir

Entre les deux nageoires. Ah, voilà un sourire !

Quel gentleman tu fais, ainsi tu es parfait !

Si je n’avais pas d’homme, ici, à câliner

Je crois que je serais tout près de te croquer !

 

 

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 08:00

99ème jeudi en poésie chez ABC: noeud papillon 

 

 

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C’est une cérémonie, un bal de promotion

Posé sous le menton, il fait le fanfaron

Il volète et furète au cou d’un gai luron

Qui parade et butine le coeur de Madelon

 

Un petit air british, une dose de fantaisie

Comment ne pas y voir un peu de poésie

Il a sur la cravate un sacré privilège

Car il confère aux hommes des allures de stratèges

 

Et bien qu’il soit sérieux et se tienne tout droit

Taillé dans le coton, la laine ou même la soie

Chacune aimerait bien de près s’en approcher

Et tendre les deux mains afin de le toucher

 

Il paraît accessible, il est aussi pervers

Accroché au gosier et parfois de travers

On le croit maintenu. C’est un vilain fripon !

Il adore imiter le vol du papillon.

 

 

 

 

 

 

 

 

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 10:00

 

Le casse tête cette semaine chez Sherry est: couleur

 

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C’est l’une des couleurs du cœur, de l’émotion, du sentiment. Du poulpe. C’est un peu ça non ?  Le cœur, ce muscle, a des tentacules qui s’enroulent et nous étranglent. Lorsque j’ai aperçu ce tag, griffonné sur les murs d’une station-service désaffectée, au coin de ma rue, j’ai compris que ma couleur serait celle-là. Rouge poulpe. Elle symbolise, tout  comme le tag, une sorte de dépendance, un attachement irraisonné, une petite mort par abandon de soi. L’incapacité à exister sans l’autre, l’objet d’amour. Je ne parle pas de l’amour partagé, grisant, porteur. J’évoque  l’entrave, le frein,  la destruction. Rouge poulpe, comme l’encre du cœur. Comme une toile, un piège, dans lesquels on s’empêtre, on se débat.  On souffre… En croyant vivre…

Alors bien sûr, je trouverais normal et juste que la raison déplore. La raison est cette machette qui sectionnerait les ventouses, sans pitié, si elle pouvait. La raison, le bon sens, la lucidité, nous aident à tenir debout et détestent le rouge poulpe visqueux, tentaculaire. Car il sourit triomphant, il bat, tonitruant, il est sournois. Et nous cloue au mur en nous laissant exsangues. Mais  la raison ignore les dégâts occasionnés par le rouge poulpe, un petit malin a eu le courage de l’exprimer. Cette couleur est une tache aussi indélébile que la tache de sang sur la clé de Barbe Bleue. Crachée dans nos yeux, elle nous aveugle.

 

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 10:00

 

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C’est tout ce qu’on voit de lui en ce moment, un bref éclat, une lueur, qui n’aveugle personne, ne réchauffe pas. Une tache blanche sur fond gris, comme ces pellicules de films abîmées, qui cassent au milieu d’une projection. C’est un peu mon état d’esprit, la sensation d’être assise dans un fauteuil au cinéma, et alors que l’action se met en place, que les personnages s’étoffent, que les scènes acquièrent une intensité et qu’on touche au drame ou à l’hilarité générale, clac, ça coupe, ça fige.

Un rayon de soleil paraît, et on attend la suite, de l’or dans les cheveux, des bras nus, des clignements d‘yeux. Lézarder à la terrasse d’un café, s’asseoir sur un banc dans un jardin, cheminer dans un sous-bois. Mais là-haut quelqu’un refuse d’appuyer sur le bouton, quelqu’un se dérobe. Et coupe nos élans, nos désirs. Les manteaux s’imposent encore, les écharpes, les bonnets, les gants ? Une semaine encore, on nous assure que ça ne durera qu’une semaine de plus… Les jours allongent inutilement, parce qu’à part ce petit plus de jour disponible, ils n’offrent pas encore, ici, dans la région parisienne, la suite du film. Vous savez, la charge de la cavalerie, les indiens, les cow boys, Ian Solo et Dark Vador, le final de Alien. Et au bout la lumière, intense, impérieuse, dominante. Devrons-nous attendre l’artifice du changement d’heure pour que le printemps daigne afficher sa mine enjouée de héros vainqueur ?

 

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 10:00

 

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Musée de cire de Madrid

 

Aujourd’hui chacun veut se sentir vivant, exister c’est montrer son image. Sur internet, à la télé, dans son quartier. Par l’intermédiaire d’un ordinateur, d’un IPAD, d’un téléphone portable. Chacun s’isole pour se relier au monde. Et afficher son univers. Je vous entends et je vous vois tandis que j’écris, car vous et moi illustrons parfaitement cela. Mais nous avons nos vies, nos professions, nos familles. Nous sommes des « geek » occasionnels. Et notre notoriété reste modeste. Quoique moi, je suis une « star », dans mon quartier. Dès que je sors de la pharmacie, on me salue, on me fait la bise parfois. J’ai mes fans, mes groupies. Mes relations : tenez Barak et moi… Je plaisante. A peine…   

Car ce que certains recherchent c’est une petite heure de gloire. On dit faire le buzz, on compte le nombre de tweets, les vues sur le Web, on admire des excentricités, des écarts de langage, des expressions deviennent cultes. Il n’y a plus de frontière entre le grotesque, le sensationnel, l’événementiel, l’exceptionnel. Ce qui compte est de faire parler de soi et de croire que la gloire est arrivée, que fortune est faite. Ce qui compte c’est le paraître, l’enveloppe, le néant. Aujourd’hui on est riche de bulles.  Autrefois, souffler dans la mousse c’était pour jouer, et regarder les bulles s’envoler, éclater. De nos jours, les bulles n’éclatent plus, elles enflent indéfiniment. Et deviennent des références.  

 

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