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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 08:00

 

      Défi 98 chez Quichottine: jeudi en poésie, sujet libre

 

20-janvier-2013-4326a.png 

 

Quand l’obscurité tente de couvrir  la neige

Le sol repousse encore les ombres de la nuit

C’est une lutte d’amour, une conquête, un siège

Car le doux manteau blanc résiste tel un étui

 

Il capte du crépuscule tous les rayons bleutés

Dans un dernier sursaut éblouit les passants

Transforme la fureur en sons confus, ouatés

Et la ville s’emmitoufle  dans son fourreau  d’argent

 

C’est alors que s’allument ensemble les réverbères

Déversant de l’or pâle comme de gros boutons

Cousus dans le paletot de l’infernal l’hiver

Qui refuse de céder sous mars et ses bourgeons

 

L'on s'aperçoit aussi que la saison est en peine

Car malgré sa rudesse,  elle sait émouvoir

Des larmes de glace coulent le long d’étranges  gaines

Forgées dans le métal des yeux de la nuit noire

 

 

 

 

 

 

 

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 10:00

Le casse-tête cette semaine chez Sherry est : eau.

 

 Photo-279.jpg

 

Ce fut ma première vision du lac, une étoffe, du velours  miroitant au soleil de juillet. Une superposition de reflets bercés par un vent tiède, un éventail de nuances bleutées serpentant vers l’autre rive. Je m’y vautrais, m’y noyais, j’étais une amoureuse banale et trahie. J’avais le vertige et contemplais un autre lac, limpide et clair. Et faux. J’avais été une midinette. Hier encore, l’eau de tes prunelles alimentait ma soif d’amour. J’aurais pu rester  des heures, perchée dans les hauteurs, le regard aimanté et humide. Toute volonté éteinte. Ma peine s’atténuait, je n’étais plus que cette chose attirée par l’eau.

 

J’étais loin de la berge et du clapotis des vaguelettes, il y avait foule autour de moi. Alors j’avais ignoré l’appel des profondeurs, ce trou noir que l’on devine et qui tournoie au centre de l’étendue glacée. Je n’étais pas assez folle, assez malheureuse ou forte. Je n’aurais pu remplir mes poches de cailloux et avancer, déterminée telle une Virginia Woolf en proie au mal de vivre. J’avais mis de la distance, de fines branches balançaient devant moi, tels des cils. Comme pour me fermer les yeux, un instant, m’inciter à l’oubli. A ne plus voir ensuite que l’eau paisible et dormante, bordant les rives d’un été italien propice aux belles histoires d’amour.

 

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 08:00

Chez Quichottine, le défi 98 consiste en une conversation entre fleurs en respectant leur langage.

 

bouquet.jpg

 

Elles m’avaient avertie, chacune dans son langage. Il avait fallu que je les calme et les oblige à se taire puis à s’exprimer à tour de rôle, sans se couper la parole. Mais c’est qu’elles m’enivraient, dodelinant du chef à qui mieux mieux.  De vraies tigresses, de vraies ogresses ! Elles gonflaient leurs jolis pétales nervurés comme  les petites filles font tourner leurs jupes. Dressées sur leurs tiges, révoltées, elles hurlaient au mensonge, à l’hypocrisie.

Lilas blancs, impatiences, roses en boutons et oeillets me suppliaient de ne pas succomber. De ne pas fourrer mon nez dans leur parfum trompeur. Une déclaration d’amour pur, puissant,  passionné… Mon œil ! Ne sois pas bête. Je suis pour l’amour libre disait l’œillet et moi pour l’amitié poursuivait le lilas. Les roses  m’assuraient qu’il ne tiendrait pas ses promesses.

Regarde disait la violette, je feins la modestie, l’humilité. Quant à moi ajoutait la tulipe jaune, focalise toi sur ma couleur. Elle ne traduit pas l’amour  ou sa force, mais la fuite et l’infidélité. Un bégonia  se prétendait cordial, un camélia m’assurait de son estime. Un cyclamen louait ma beauté, me jurait fidélité, tandis qu’un brin de muguet m’annonçait le retour d’un hypothétique bonheur. Ce bouquet ne signifiait rien, je ne disposais que  de ce dont j’avais envie de croire. Une orchidée raffinée, une pervenche mélancolique désignaient un mimosa à l’ardeur platonique. Il n’osera rien indiquaient-ils, cet homme te fait marcher. Un freesia enfonçait le clou, ce type résiste, il ne veut pas de toi, même s’il prétend le contraire.

J’avais découvert le billet glissé entre deux immortelles qui semblaient dire, désolées : tu appartiens aux souvenirs. Quatre mots griffonnés sur un carton glissé dans une enveloppe. Quatre mots fanés : je te quitte, adieu.  La farce était trop belle, et les fleurs m’avaient acceptée comme l’une des leurs, elles m’avaient prévenue, en douceur. Je me souviens, j’avais ri aux éclats.

 

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 10:00

 

 

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J’ai déjeuné avec une amie l’autre jour, qui me racontait son voyage en Argentine au mois de décembre. Je ne détaillerai ni les lieux enchanteurs, ni la moiteur, 40 degrés à Buenos Aires, ni  les rencontres savoureuses qu’elle a pu faire notamment dans des salles de tango ou de salsa.  Passionnée de ces danses qu’elle pratique régulièrement à Paris, elle souhaitait, je pense, les aborder dans leur cadre originel et authentique. Car ces danses sont tout autant  travail  et technique, qu’approche mesurée selon des codes particuliers emprunts de séduction. Mais ce n’est pas ce qui a retenu mon attention. Elle ne m’a pas montré de photos, cité d’endroit caractéristique, ni indiqué ce qui l’avait marquée. Ou alors je n’ai pas suffisamment écouté. Non, ce qui m’a  fascinée, c’est son aptitude au voyage en solitaire, billet d’avion en poche et guide du Routard dans le  sac à dos. Elle avoue un besoin de fuite en avant, oublier sa vie d’ici, se fuir et se découvrir autre, ailleurs.

 

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Alors elle circule en train ou en car, se nourrit de fruits le plus souvent, sélectionne hôtels et auberges de jeunesse. Elle ne sait pas où elle dormira le soir ni même où elle s’arrêtera le lendemain. Elle sympathise avec l’habitant, échange quelques mots d’espagnol, se lie le temps d’une étape à d’autres français. Elle aime voyager seule, marcher longtemps, prendre des photos. Il y a ce besoin d’exotisme et un dépassement de soi dans le fait de se débrouiller seule. Il y a de l’introspection, du courage, la recherche d’une identité, d’un équilibre. Je l’admire, parce que je me sais incapable de me lancer, seule, dans de tels projets. Parce que je suis peureuse et imagine toujours le pire. Parce que j’ai envie de parler, de m’extasier, d’attraper le bras d’une compagne ou d’un compagnon de voyage, de donner mon opinion de franchouillarde à un autre franchouillard. Parce qu’il me faut la présence d’un ami, d’un parent, d’un chéri. Parce pour moi voyager c’est partir avec l’autre. Mais au fond je sais que ce qui compte c’est de partir. Et revenir avec des souvenirs, des expériences, une ouverture d’esprit, permettant de rendre le quotidien supportable. Jusqu’au prochain départ…

 

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 08:00

Jeudi en poésie d'inspiration libre  chez Quichottine

 

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Il y a deux ans si tu savais,

Après le drame on aimerait

Se dire : ce n’était qu’un cauchemar

Comme la peur, la nuit, le noir

Mais toutes ces villes désertées

Et ces familles relogées

Dans des baraques de fortune

D’où l’on n’aperçoit pas la lune

Sont une triste réalité

De ce fier Japon dévasté

Heureusement, des enfants rois

Avec de la vie devant soi

Des projets, et comme toi

Des rires, des chants et de la joie,

Survivront à  Fukushima

 

 

 

 

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 16:08

 

Ne m'en tenez pas rigueur si je n'ai pas répondu pas à vos gentils messages, je me suis offert une vraie parenthèse sur le net.

Cette semaine chez Sherry, le casse-tête est : illusion

 

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Quand l’automne fait illusion

En gerbes d’or coiffant le ciel

Prétend remplacer le soleil

Son déploiement est sensation

 

 

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Ainsi, mollement étendue

Les yeux fermés, la peau à nu

Illusion ou  douce  manière

De réchauffer son corps de pierre ?

 

 

 

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Ces gens qui passent dans la rue

Dis mon ami, les as-tu vus ?

Madrid,  une scène de théâtre ?

Mais où vont donc tous ces bellâtres ?

 

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 14:15

 

Une semaine chargée m'attend, je n'aurai pas le loisir d'écrire mais  je vous rendrai visite aussi souvent que possible.

                                                        A bientôt. 

 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 08:00

Envie de soleil, en poésie, pour les CROQUEURS DE MOTS pilotés cette quinzaine par «Un soir bleu »

 

 

 

 

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C’est l’absence de lumière en février qui dort

Et le ciel aplati, fondu dans le décor

D’une ville engourdie où le vent siffle et mord

C’est le froid saisissant, ses piques de matador

 

C’est  mon corps frissonnant, c’est la grippe et le rhume

C’est mon cœur esseulé et noyé dans la brume

Ce sont mes lèvres serrées, dans la bouche, amertume

 Et mes pas alourdis de neige sur le bitume

 

C’est du noir et du gris, c’est un temps incolore

     Le verglas et la pluie cinglant les rues encore

 C’est la nuit à midi, et le soir qui dévore

 Les heures de la journée, à moins qu’elles s’évaporent

 

Qui provoquent le besoin de changer de costume

Invoquer le soleil et se vêtir de plumes

Comme jadis les indiens, s’en remettre aux coutumes

Et repousser l’hiver  en une danse posthume

 

 

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 10:00

Le casse-tête cette semaine chez Sherry est : soupe

 

Ce mot est utilisé un peu à toutes les …sauces. Il veut dire mélange avant tout. Liquide aussi. Lorsqu’il s’agit de légumes on évoque un potage, un velouté, un bouillon. Et chaque région, chaque pays a ses spécialités : bouillon bordelais, minestrone si on ajoute du lard et des pâtes en Italie, Chorba contenant de la viande au Maghreb, Pho vietnamien, par exemple. On adore découvrir les ingrédients sous la langue claquant au palais, lorsque la consistance ne renseigne pas sur le contenu. Une soupe fumante et odorante est le régal des longues journées d’hiver quand il bruine, pleut ou neige, et parfois il s’agit de soupe pas de neige, au dehors. Elle réveille nos papilles endormies, réconforte l’estomac, réchauffe nos membres engourdis.

 

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Ce mot évoque aussi pour moi les années fac. Quand, au cours des séances  de TP, on nous distribuait des soupes, mélanges d’ions chimiques dont il fallait donner la formule, en isolant chacun d’eux par des réactifs. Je me souviens surtout de blouses trouées, de  doigts brûlés, et d’yeux qui pleurent. Je me rappelle de tubes à essai bleu cobalt, marron rouille ou vert turquoise. Je revois de la fumée, des bulles, j’entends des bris de verre au-dessus de becs bunsen. Ces soupes-là étaient fameuses !

 

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Je parlerai aussi la soupe populaire. Cette dernière ne devrait plus exister. En raison de la pauvreté et de la précarité, le recours aux bonnes volontés est nécessaire, indispensable aujourd’hui, ce qui est bien triste. Cette soupe est la marque de l’entraide, du soutien, de la compassion de l’homme envers l’homme. De la soupe pour les hommes et de la soupe, un mélange, entre les hommes. Cette soupe est un régal !

 

Enfin  je choisirai une dernière soupe à laquelle nous ont habitué  nos politiques. Ils nous la servent régulièrement dans les domaines économiques et sociaux . Mais je préfère évoquer le carnaval, autant pourvoyeur de... grimaces.

 

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 10:00

 

 

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Paul Valéry a dit : "Tout ce que tu dis parle de toi. Singulièrement quand tu parles d’un autre".

Alors je me suis demandée pourquoi, lorsque je vais chez le coiffeur et que j’entends fuser des inepties à la seconde autant que des questions pro, je me prends pour quelqu’un d’intelligent et d’intéressant en comparaison.

 

Ainsi les :

-   Oh, tu as vu les bottes de Mme N., on dirait qu’elle a tué le chien et qu’elle se l’est mis aux pieds !!

-          Attention vous allez voir dans la glace, vous êtes orange, mais c’est parce que je viens  de vous faire un gommage, je vais appliquer la couleur maintenant. Ah non tiens, au revoir et merci ! Mais  je rigole !

-          Regardez Vanessa, vous avez vu j’ai trouvé votre robe de mariage dans ce magazine, des pois rouges et des volants ! Vous plaisantez j’espère, Mme V!

-          Oh la la, je te jure aujourd’hui Stéphane n’est pas rigolo, oui j’ai descendu le panier, non il n’y a plus personne en bas, une seconde je prépare un café pour ma cliente!

-          Qu’il est mignon ce petit bout, qu’est-ce qu’on lui fait ? Je vous mets une blouse, je sais vous êtes chauve, je ne me moque pas, mais si je l’assieds sur vous pour lui couper les cheveux, il sera moins craintif

-          Il sent bon ce shampoing, c’est de la pomme ? De la menthe ? De la fraise ? C’est pas trop chaud Mme Z. ? De la poire ? oui, c’est ça, de la poire !

-         Votre couleur est superbe, un beau marron, et avec vos yeux! Oh oui il fallait éclaircir, vous avez eu raison !

-          Alors je coupe les pointes, ou davantage ?

-          C’est Laurence qui m’a coupé les cheveux, je ne voulais pas mais ils étaient abîmés. Elle a trop coupé, et puis j’aime pas quand c’est une collègue qui le fait.

-          Qu’est-ce que vous faites plantée là ? Mais j’encaisse ma cliente, Stéphane, et c’est bientôt ma pause.

-          Je prends votre Rolls Mme D., je la glisse vers le vestiaire, vous avez le numéro 7. C’est vrai quoi, sur votre charriot de courses, il y a écrit Rollsser.

Il y en a bien d’autres toutes aussi  banales et pleines de vie, un tourbillon du samedi dans ce salon de coiffure. J’ai hâte de sortir, de ne plus les entendre, de lacher ce Mme Figaro tout aussi futile. Et pourtant, je sais bien qu’au fond c’est moi qui ne suis pas marrante et ne sais pas dire zut, profite de ce moment pour te détendre, alors qu’on te bichonne. Que c’est une forme de thérapie, de bien-être. Un soupir de décompression. Vive le coiffeur ! 

 

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