Je viens d’achever la lecture d’un recueil de nouvelles : « Petites faiblesses inavouables » de VERONIQUE FISZMAN aux éditions Leo Scheer. J’ai apprécié le ton narquois, moqueur, impertinent, désabusé. J’ai adoré ses phrases courtes, simples. Ses remarques font mouches. Et surtout les personnages sont les gros lourds qu’on croise au quotidien. Ce sont vous et moi, avec nos préjugés sur les riches, les pauvres, les juifs, les blacks, la zone et les gens bien.
Je dresserais bien ma liste perso de lâchetés pas jolies, jolies. Je la placerais là sur mon blog mais j’hésite. D’abord ça ne regarde que moi, le principal est que je m’en rende compte et tente de me corriger. Et puis écrit comme ça sur l’écran, tout me paraît criminel. Ou alors c’est du charabia, comme d’entendre Bruel commenter un match de Poker sur Canal. Des petites mochetés, moi je ne peux pas en avoir fait. D’ailleurs si j’interroge les autres, autour, ils jugeront que je suis quelqu’un d’honnête, franc et loyal.
Plus encore, je suis intelligente donc je sais où se situent les limites. Je ne dépasse pas. Ou si peu. Et je suis la modestie incarnée. En douteriez-vous ?
Si vous affirmez le contraire, c’est par méchanceté, d’ailleurs vous n’êtes pas très malins dans l’ensemble. Je n’attendais pas grand-chose de vous.
Au début je vous trouvais sympathiques, je vous aurais offert le restaurant ou une place de concert sans me poser de questions. J’aimais bien votre compagnie. Mais là, à vous écouter dire que … parfois… je peux être mesquine… Je ne veux plus vous voir. Non, je rigole, mais pourquoi vous faites cette tête ? Allez, je vous offre un verre.
Non, pas ce soir. Je suis mal, c’est à cause de ce que vous avez colporté la semaine dernière. Moi, j’aurais critiqué vos amis ? Qu’est-ce que vous avez à parler de moi comme ça derrière mon dos. C’est dingue ! Vous vous êtes passés le mot ou quoi ! Consulter un psy, mais je ne suis pas malade. Il faut juste que je me blinde, que je ne me laisse pas déstabiliser par les idiots qui m’entourent, que je les fuis. Tous des imbéciles. J’ai le cœur vide, je ne ressens rien pour mon prochain.
Tout ça pour dire qu’il y a une palette de travers à combattre en nous, il y a le narcissisme, la perversion, l’indifférence aussi. La vigilance consiste à de ne pas tomber dans ces excès et d’avoir l’œil, toujours. Près de nous quelqu’un est peut-être dans la peine.