CHUT!
CHUT!
Pour illustrer le défi 119 chez Martine: " annonce pour rechercher l'âme soeur"
Je cherche un partenaire
Pour le look, pour la frime
Qui sache plaire à ma mère
Et épater les copines
Faut qu’il fasse ça bien
Même si ça m’fait rougir
Genre de formule un…
Si tu vois c’que j’veux dire…
L’amour pour la vie
Ca n’dure jamais bien longtemps
Moi je préfère payer content
L’amour pour la vie
Ca n’dure jamais bien longtemps
Moi, je ne crois plus aux violons !
Disait la chanson, interprétée je crois, il y a belle lurette, au temps de mes vingt ans, par Patti Layne. J'ai retrouvée cette merveille sur "Bide et Musique" J'ai posté ce que j'en ai retenu, vous pouvez lire le texte intégral et improbable, et écouter le titre ici. Un texte pile poil dans le thème. Tout y est, le fun, le rire, l’audace. Un côté nunuche aussi....Une annonce comme ça, j’aurais bien posté, j'aurais pris le risque. Mais j’aurais eu tant de réponses de messieurs pas sérieux du tout, à une dame légère, légère, que j’aurais eu du mal à faire un choix.
J’aurais craqué sur celui qui, se fichant pas mal de ma pseudo liberté, aurait demandé, dans un post romantique : « de quelle couleur sont vos yeux ? ». J’aurais craqué sur celui qui aurait fait mentir la chanson.
POUR UNE BALLADE AVEC MON CHERI DANS LA VILLE ROSE, A BIENTOT!
Jeudi en poésie libre pour le défi 116 chez Jill Bill
Elle fut de la Maison Chéruit, première vendeuse
Evoluait dans le Gotha, robes somptueuses
De l’élégance, perles sur soie, lignes harmonieuses
Elle dévoilait tout son talent chez les mondaines
Tailles de guêpe, décolletés, et ports de reine
Le monde entier la consultait, passait commande
De robes en biais elle habillait les plus grandes
Comme de sweaters, jerseys, fourrures, à la demande
Elle posait court vêtue, en pyjama de bain
Ou étrennait la Walkyrie, chère à Lanvin
De belles matières, audace et style, quel savoir-faire !
Des coupes fluides, des tons joyeux, du rose, du vert
Toute une époque, les jours heureux, bien avant-guerre
Quand Place Vendôme les années folles s’enroulaient
Autour d’elle que la postérité choisirait
Clin d’œil à l’exposition Alice Alleaume, le Roman d’une Garde-Robe, au Musée Carnavalet à Paris.
Défi 116 cette semaine chez Jill Bill: Acrostiche sur CROQUEURS DE MOTS
C'est Ophélie enfant happée par la Nature
Rêveuse et frissonnant, tordant sa chevelure
Ombre pendue au temps, folie et démesure
Qui m'a ouvert les portes de la littérature
Un soir quand sur mon lit, allongée, les yeux clos
Et clamant à tue tête ce poème de Rimbaud
Un besoin de remplir des pages avec mes mots
Remarquable loisir hissé comme un drapeau
Savoureux élixir, enraya mes sanglots
De mon cahier virtuel vers la toile internet
Explorer l'autre ciel, envahir vos planètes
Mais y semer des rires et célébrer des chants
Oublier que parfois l'horrible clavier ment
Troubler cet univers, traquer les faux semblants
Saluer en vos écrits des paroles d'argent
Je me demande si c’est la saison qui veut ça ou si mon inconscient parle. Je ne vois que des panneaux « Mincir là où vous voulez » et « Sport passion ». Pourtant je n’ai pas envie de suivre le mouvement, au sortir de l’hiver. Dans de nombreux magasins la fin des soldes rime avec la mise en avant subtile, et au milieu des articles soldés, de la nouvelle collection. Afin de pousser habilement le « gogo » à craquer pour elle. C’est pourquoi, il s’agit de soigner sa ligne, les tissus légers de l’été ne cachent aucun défaut.
A d’autres ! Le printemps et l’été savent nous habiller de couleurs tendres et de matières aérées, dénudant épaules et mollets, nous débarrassant de la laine et du tergal. Nombreux sont les artifices qui nous valorisent, nombreuses sont les raisons qui nous font nous sentir bien, nous sentir beaux Mincir et faire du sport sont des consignes de bien-être et non uniquement les principes de Narcisse. Nous devrions les suivre tout au long de l’année, modérément. Facile à dire…
De toutes manières, je me suis aperçue que la mode n’est pas uniquement une question de saison. Parfois les robes d’été sont copies conformes de celles d’hiver, on a juste raccourci les manches et changé coloris et motifs. Et chacun accessoirise ses vêtements d’été en hiver, on ajoute un gilet, une veste, des collants. Les hommes n’ont d’ailleurs pas de vraies chemises d’hiver.
Alors été, hiver, maigrir ou pas… Qu’est-ce que ça peut bien faire ! Si Apollon n’est pas bien dans sa peau, il ne séduira personne.
Le défi 110 est proposé par Cétotomatix chez les croqueurs de mots
J’enfilai mes bottes machinalement et me retrouvai sur le palier, avec les clés de la maison dans la main. Elle m’attendait dans sa voiture avec chauffeur, je détaillai sa longue silhouette brune, sa main gantée. Elle avait sur le front un épais bandeau de cheveux. Abaissant la vitre, elle cria « montez ! », sèchement. J’obéis, conquis par ses beaux yeux en amande. Je ne savais pas résister à ce ton sévère, je n’étais pas intuitif.
Nous traversâmes la ville comme on entre dans un couloir éclairé par des lucioles, nous parcourûmes des bois, des champs dans le brouillard. C’était comme franchir des miroirs, plonger dans des lacs, se noyer. C’était bondir sans se retourner, vers une destination qui m’était inconnue. Assis à l’arrière, je ne distinguais pas le trajet indiqué par le GPS, et quelqu’un déclamait sans arrêt des poèmes à la radio. J’étudiai le profil de ma voisine, son nez mutin, sa haute queue de cheval, ses jambes fuselées. Elle vapotait, la buée sentait le chocolat. Et autre chose encore, bien autre chose…
Je me réveillai contre une dune au bord de la mer. Le cri des mouettes, le bruit des vagues... Et le sable dans mes yeux. J’étais seul et sale, j’avais faim. J’avais été drogué, ma tête pesait des tonnes. J’atteignis la route, la voiture attendait. Une porte s’ouvrit à l’arrière et… J’hésitais avant de grimper, je regardais la fille. Je crus voir ses lèvres briller ; sa gorge frémir. Je me frottais les yeux, ma vue se troublait.
Je me réveillai dans une salle, à l’hôpital, on s’acharnait sur moi. « Je le perds, il revient », ces mots me tournaient autour, j’étais relié à des liquides et à des machines par des fils. Mon lit roula jusqu’à une chambre où mes bottes attendaient sous un fauteuil. Un infirmier crut bon de plaisanter : « La faucheuse n’a pas voulu de vous, vous revenez de loin, avec ces bottes, vous l’avez semée ! »
C’est en regardant, sur Arte, un film norvégien dont j’ai oublié le nom, que j’ai entendu cette phrase attribuée à Proust : « tenter de comprendre le désir en regardant une femme nue, c’est comme essayer de comprendre le temps en démontant une montre ».
Or depuis hier soir, nous avons démonté le temps ou plutôt nous l’avons délayé. Et je n’ai pas compris grand-chose. Ce matin je me suis levée plus tard que d’habitude. J’aurai dû me réveiller tôt, car je vais à la piscine le dimanche. Et tôt aurait été encore plus tôt, puisque nous avons gagné une heure. Au lieu de me réveiller à sept heures, qui étaient devenues six, j’étais debout à neuf heures. Je croyais profiter d’une journée à rallonge, et j’étais à la bourre. La piscine était pleine à craquer, ce sont les vacances pourtant. Les cours d’aqua biking attirant une population féminine déchainée, tout le monde profitait de la sono à fond. C’est pourquoi, j’arrive très tôt normalement. Il y avait foule aux douches, aux cabines, on se bousculait dans l’eau. Et je suis sortie de là plus énervée que j’y étais entrée. Il était déjà midi, heureusement, mon mari assure question cuisine.
Et puis, l’après-midi s’est étiré comme un gros chat. La journée m’a semblée longue, même si la nuit s’est invitée rapidement coupant ma promenade. Et j’ai eu faim avant l’heure, me suis prélassée devant l’ordinateur, ai regardé un film à la télé. Ai regardé ma montre, en soupirant. Tenter de comprendre le temps ? J’ai repensé à Proust, au désir. Et je me suis dit en ricanant que peu d’hommes se posent la question. Le désir est là, c’est tout. Le temps n’existe pas.
Pour répondre au défi 109 lancé par Fanfan, depuis son blog.
Je savais, en arrivant, que personne ne m’accueillerait. Il n’y a plus de gardien dans les phares, il n’y a plus d’âme. Il m’avait invitée pour me tester, me déstabiliser, jouer avec moi. Et j’avais envie de jouer, je crois. Au pied de cette tour carrée et massive, j’étais toute menue, perdue. J’aimais cette fragilité, qui était celle des gardiens d’autrefois. Je me complaisais dans la solitude de l’être soumis aux caprices des éléments. Je me doutais bien qu’il ne serait pas là.
Avec son caban et son bonnet de travers, il avait de l’allure. Il se disait gardien de phare, le dernier gardien corse, ce qui me faisait sourire, avant automatisation du lieu. Si je voulais dîner en écoutant se fracasser l’écume, si les embruns et le bleu de la mer immense, autour de soi, me tentaient… Si la nuit mouvante et glacée m’attiraient… Si l’odeur d’iode et les baisers de lumière m’excitaient…
J’avais grimpé ces escaliers métalliques lentement, je dirais plutôt d’un pas tranquille comme si c’était habituel. Harassant, monotone, habituel. Toutes ses paroles, ses bobards me revenaient en tête. Des regards très appuyés, les yeux mouillés, des larmes versées. Les babioles offertes, le cœur sur la main, les messages enflammés sur mon téléphone. Je n’avais pas cru à notre histoire, il y avait une anomalie, quelque chose, je me trompais. J’étais là, cœur battant, avide mais résignée. Amoureuse, humiliée. Et joueuse. Dans cette bâtisse immense et blanche, dominant l’océan, fouettée par le vent, je me savais invincible. Au sommet, dans la tour de verre, je l’aperçus derrière l’enchevêtrement des loupes. Une ombre clignotant dans la nuit. J’écarquillais les yeux. Il me fixait d'un air narquois :
- C’est ma dernière nuit dit-il, j’ai envie de la vivre comme une illusion. Et tu ne crois en rien, pas même en moi. Tu es parfaite pour entrer dans mon film… A moins que…
Quand l’automne s’impose doucement, on dirait que la saison recouvre nos épaules comme si nous étions des petites choses fragiles à protéger. De petites choses dormantes résignées à subir l’hiver comme une injustice. Et l’automne a horreur des petites choses molles et sans caractère qui se laissent décimer par le froid. L’automne a convenu d’un vaccin remboursé par Dame Nature. Il a fallu choisir le sérum approprié, le virus inactivé, la température adéquate. Il a semblé urgent de définir un dosage efficace chez l’enfant, chez l’adulte et chez les séniors. Il est devenu crucial d’assurer la publicité de l’événement, de vacciner à grande échelle. De lever les doutes, les questionnements, d’assurer la transition avec douceur, de préparer nos organismes aux frimas à venir. L’automne a misé sur la couleur de la bonne mine et de la vitamine C, sur le craquant des tapis qui jonchent le trottoir. L’automne sait que nous résisterons, et porterons décembre comme un drapeau jusqu’au printemps prochain. L’automne est un ami en or !