Doit-on vraiment s’étriper ? Chacun sa peau, on veut gagner. Échanger des noms d’oiseaux, se lancer des blagues, moquer les joueurs, lâcher les chiens. Prêts à voir rouge, se faire des bleus, s’enduire de peinture, se rendre guerrier. Pronostiquer la victoire, prédire le score, chanter et boire, hurler à mort. Se ronger les ongles, se lever, s’asseoir, hausser les bras, tendre les jambes. Applaudir, se prendre la tête, pleurer de rire, râler, maudire, sonner trompettes.
Livrer bataille dans un fauteuil, les yeux hagards et les mains moites, gesticuler, le corps en nage. Et soutenir les autres fans, ceux de l’immeuble qui crient et sifflent comme dans le stade, comme s’ils y étaient. Déranger les voisins, faire sursauter l’ancien.
Et puis zut, en attendant… Manger des gaufres. Belges, bien sûr.