Il y a des jours comme ça où on le voit dans le ciel, plus grand, plus beau que d'habitude. Doublé aussi. On sait qu'il va disparaître et que sous lui, le décor n'est pas top. Nos immeubles jaunâtres et le ciel plombé qui lui servent de cadre ne réussissent pas à atténuer sa magie.
On le perçoit comme un signe du destin. On pense à Judy Garland ou à la tolérance LGBT, on a en tête des images fortes qui ont marqué ou marquent des générations. On se réfère au bonheur, à la joie qui nous attendent. Il ne caractérise ni la tristesse, ni le chagrin. On dit: "Oh regarde, l'arc en ciel!" et on s'émerveille.
Il est la preuve de la fugacité de nos joies, de leur fragilités. Intense comme nos vies, il laisse un sentiment de frustration à son départ. À nous de trouver ce qui peut le remplacer au quotidien, la lueur, l'éclat qui rendent les jours gais, beaux, ou simplement supportables.