Ca a commencé dans l'avion. La désillusion. Les hôtesses de la Scandinavian Airlanes approchaient la soixantaine et leur tenue ressemblait à un tablier de grand mère. Quant au steward, c'était un homme grand, sympathique, mais chauve. Pour mon homme,yavait péril en la demeure. Parce que vous imaginez bien, les suédoises... et ses fantasmes.
Nous sommes arrivés à l'hôtel sans problème, sans nous poser de question mais en révisant bien notre acquis scolaire en langues étrangères. On reconnaît le gaulois à ses intonnations mais le viking parle anglais, à la rigueur.
Je ne vais pas vous faire un documentaire sur les monuments, les églises, les musées. Vous avez déjà visité Stokholm, ou allez le faire, ou vous vous en fichez. Mais internet est un fidèle compagnon de voyage que je vous laisse consulter.
J'ai envie d'évoquer une semaine de printemps juste avant Pâques. Dans une ville baignée par l'eau, où tous les clichés prennent forment et envoûtent. Sur de larges quais cernés, en plein centre, par les bateaux de plaisance et des habitations ocres, rouges et vertes.
Dans une lumière de printemps où le soleil joue les adolescents. Tantôt frondeur, cuisant, rosissant les joues des filles, tantôt timide, blafard, les faisant paraître fantomatiques, enfouies dans des couvertures aux terrasses des cafés.
Car il suffit de déambuler dans Gamla Stan, la vieille ville ou sur les quais, pour les remarquer, immenses, minces radieuses, déroulant leurs cheveux blonds au vent du nord. Elles sourient naturellement, sans chichi, sans apprêt, ont l'air de poupées.
La suédoise est typique et ne déçoit pas. Le suédois non plus d'ailleurs, c'est un grand blond, fin, sain, avec une espèce de féminité pour certains.
C'est n'importe quoi, il y a en Suède monsieur et madame tout le monde, heureusement. Pas forcément jeune, blond et élancé. Mais cette lumière, l'éclat d'un jour qui empiète longtemps sur la nuit, enrobe, englobe les êtres et les monuments. Un peu comme l'objectif complaisant d'un photographe. Il gomme les aspérités.
C'est pourquoi mon homme, me trouve belle au soleil scandinave, avec mon mètre soixante trois de fille des îles, qui n'a plus tout à fait vingt ans. Autant qu'à Paris.