10 juillet 2017
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Etes-vous Ribbs ou brochettes ? Côte de bœuf ou saucisses ? Le barbecue c’est une philosophie. C’est convier du monde, ne pas rester dans la demi-mesure. C’est mettre le rosé au frais, inventer de mégas salades, citronner le taboulé. Sortir les assiettes et les couverts en plastique, la nappe et les serviettes en papier. Voter pour la sangria à l’apéro, faire tinter les glaçons, chasser les guêpes sur la véranda ou dans le jardin. Se brûler le bout des doigts, se les lécher. Avaler du CO2, se battre avec des piques en bois, croquer dans des poivrons, des oignons grillés entre deux morceaux de viande à trous trous. Eloigner les chats des sardines. Prévenir les voisins… Pour les sardines.
Le barbecue, c’est convivial, c’est estival et c’est génial !
Published by mansfield
3 juillet 2017
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Les vacances pour certains c’est le bout du monde. Des paysages, des climats, des odeurs, une gastronomie, des coutumes pas comme chez nous. L’évasion c’est offrir au regard un univers qui déboussole parce qu’on ne soupçonne pas qu’il existe. D’où l’on revient plus riche, neuf, déconstruit, éparpillé, rafistolé, initié. C’est rapporter des images dont les couleurs accrochent l’œil, attrapent les sens, aspirent les cœurs.
Et pour d’autres c’est changer d’air. Le bord de mer, la campagne, la montagne, pas très loin. C’est rester en France et parfois même ne pas quitter sa région, c’est juste offrir à l’œil un autre paysage, au corps un rythme différent, à l’esprit le repos des méninges. Une question de budget, de désir, de perception.
Les vacances c’est avant tout ne rien faire d’important à une heure précise, en/à un temps donné. Ça me suffit. Pour apprendre de soi, de l’autre, de la nature, il faut s’intéresser. Les voyages, les vacances on confond en général. Découvrir, s’évader, ne penser à rien ? A chacun sa formule.
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26 juin 2017
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C’est la fête aux Tuileries. Des bolides qui grimpent, tournent, volent, rebondissent. Les cris de joie, de frayeur. Des odeurs de churros, de friture, de barbe à papa. De la poussière plein les semelles, l’eau du grand Splash, des brumisateurs dans l’allée centrale. Le cortège des familles, poussettes et trottinettes. « Je veux une glace, la carabine : trop dangereux à ton âge, tu peux gagner la peluche au chamboule tout ? » Des petits enfants alibi de grands parents en mal de train fantôme, de grande roue ou de Bateau pirate. Des joues en feu, des robes légères, des jambes poilues dans des shorts. C’est mieux qu’à l’école, quand les parents organisent la kermesse. C’est moins bien aussi, ya pas les copains. Oh c’est rigolo de toutes manières !
Moi ce que je préfère, c’est la pêche aux canards. Car je replonge 23 ans en arrière quand j’y menais ma fille sur ses petites jambes potelées. Campée devant le bac, sa ligne à la main, hypnotisée par les oiseaux de plastique jaune, elle affichait ce sourire extatique qui n’appartient qu’à l’enfance. Celui du simple bonheur de vivre.
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19 juin 2017
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Alfred Sisley, Le pont de Moret, 1893
C’est à Moret sur Loing, c’est sur la plage. Ils amènent les sandwichs, le barbecue, s’installent au bord de l’eau claire où frétillent les gardons, déploient les couvertures, les chaises pliantes. Se régalent de bières, chips et salades. Arborent maillots et cuisses bronzées. Se tartinent de crème, poussent des canoës dans l’onde aux écailles dorées. S’agglutinent, avides, devant les boutiques des glaciers. Plongent des lignes que le courant porte vers des canards sagement alignés derrière un chef autoritaire et cancanant. Nourrissent des cygnes majestueux, observent les évolutions obliques des bernaches. S’étourdissent au soleil, tête levée, subjugués par le balancement des feuilles de cerisiers sauvages. Lorgnent vers des péniches dont les carcasses abandonnées se dorent le long des berges. Se désolent : un oisillon tombé d’un nid va mourir.
S’éloignent dans la ville, sous la cagna. Plus un bruit. Ils s’éparpillent autour de l’église, photographient des façades du moyen âge, achètent des sucres d’orge. Et se retrouvent devant le domicile d’Alfred Sisley. Comme une évidence, au cœur d’une cité de lumière autrefois calme et immortalisée par le peintre.
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12 juin 2017
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emprunté à "Le blog de Gabray 31: promenade en sous-bois.
Un jour de canicule quand on a décidé de s’en aller à la fraîche et de gagner le bois. Le soleil est rose, tout juste réveillé. On a prévu les sandwichs, la crème solaire, le short et les lunettes fumées. La thermos aussi. On a envie de fleurs et de parfums, d’ombre et de brise, du chant des grives. Marcher dans les sous-bois, avaler des kilomètres, de petites ailes aux talons. Dix heures déjà, la chaleur monte. Le soleil file sous les nuages, tout devient gris sauf les pétunias qui s'échappent des bacs postés sur les chemins en lisière du bois. On croise des joggers, des familles à vélo, des enfants en trottinette, le troisième âge performant. De petites coulées d’eau chantonnent. Y plonger la main, se rafraîchir la nuque. Ne pas laisser le soleil d’après-midi vous ronger la peau et le souffle vous manquer. Alors rentrer une fois les sandwichs avalés, se caler dans un fauteuil, un bouquin à la main. Et autoriser Phébus à filtrer sous les persiennes.
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5 juin 2017
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C’est une fin de semaine calme, pas toujours ensoleillée comme sur la photo, à laquelle nous venons d’assister. Oublier l’actualité, les devoirs, la politique, ses querelles. Se dire que juin est une fête, de lumière de musique. Un passage où s’engouffrent nos rêveries et nos projets futurs. Plus que janvier, il est booster. Ses jours longs et chauds se font promesses et tentations. Poussent aux rencontres, heurtent le hasard, portent à sourire. Ses soirées font tinter les glaçons dans les verres, ses nuits enivrent. Les robes se font légères, les shorts permissifs n’en déplaise à certains. Juin c’est le sentiment qu’on peut tout oser, c’est la jeunesse des cœurs, la volonté d’agir, le sursaut de l’âge.
Sauf que cette année, juin comporte deux week-ends de réflexion et de devoir. Durant lesquels il faudra décider, raisonner. Après lesquels confrontés à nos choix, nous réaliserons une fois de plus que la jeunesse est illusion.
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23 mai 2017
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La semaine sainte. C’est le titre d’un roman d’Aragon. Peu aisé à la lecture, une foultitude de personnages, de descriptions de lieux, d’habits, importants les vêtements que portent nos élus, de sentiments. Des questionnements sur soi, sur ce à quoi l’on croit. Est-on de la vieille garde, vénère-t-on la royauté poussive et maladive du vieux roi Louis XVIII. Espère-t-on le retour de l’Aigle Bonaparte? Raille-t-on le petit caporal? Vers qui vont les espoirs, pour qui vibre Paris ? L’un s’enfuit à la sauvette, l’autre se fait attendre. Les cent jours se précipitent. Et deux régimes sont à bout de souffle. Le récit d’Aragon fourmille d’anecdotes, d’habitudes, évoque les métiers d’autrefois, annonce une bouffée de modernisme. Or nous sommes en 1815, durant la semaine des Rameaux…
Puisqu’il s’agit d’Aragon, l’allusion au communisme du 20ème siècle n’est pas loin. Porteuse d’espoir la Russie de Staline ? L’espoir, le renouveau en politique, les attentes d’un peuple, ses illusions, tout ça me parait contemporain. Très 21ème. Nous vivons actuellement la désorganisation d’un monde, le rajeunissement des pensées. Pas de Roi, pas d’Empereur toutefois. A la tête du pays, c’est notre avatar que nous avons porté. Jeune, beau, enthousiaste, pressé, sûr de soi et conquérant. Sans titre ni particule. Et dont les ailes de cire doivent se préserver du soleil.
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15 mai 2017
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Van gogh, amandier en fleurs
Mon printemps est un peu celui de Van Gogh. Chlorophyllé, blanc et tarabiscoté dans un ciel azur. Aéré, léger il danse au soleil comme libéré, en apesanteur. Il s’étire et déroule les nœuds que l’hiver lui a tricotés. Il se croit éternel et promène sa beauté le long des allées, sème des parfums sur le chemin. Son mouvement est perpétuel et la course du vent dans les feuillages l’accélère. Il libère des pollens, inflige ses blessures en contrepartie à l’enchantement. Sous les marronniers le ciel se fendille, s’écarte, se replie. C’est un kaléidoscope à fixer sans modération, une hypnose bénéfique. Un remède absolu à la déprime. Un baume sur le cœur.
Van Gogh, marronniers en fleurs.
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9 mai 2017
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On dirait qu’il est sorti de l’Europe. Lui aussi a choisi le break. On lui demande de se conformer à des règles, apporter sa contribution, respecter des quotas. Et il n’a pas l’intention de plier au risque de perdre une partie de ses avantages : ne plus avoir le droit de se cacher, plonger où et quand il le désire, ne jamais disparaître.
Il se demande s’il ne va pas réellement faire bande à part, se désolidariser. Tous ces gens comptent tellement sur lui, dépendent de lui. Il est fier de les appuyer, de soutenir leurs projets. Mais il songe à se démarquer.
En ce moment il n’est pas franc. Il a choisi les nuages et se muche derrière. Il s’est éloigné pour revenir, triomphant. Il ne s’est pas détaché, il ne fait pas bande à part. Il attend des jours meilleurs. Et se fiche de savoir s’ils doivent correspondre au printemps ou à l’été. L’Europe c’est son territoire comme l’Amérique et l’Asie. Il négocie avec chacun, et se met d’accord avec tous. Tout ce qui compte c’est d’être là.
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1 mai 2017
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08:00
On en est là. Au milieu de rochers glissants, en plein soleil. Les yeux grands ouverts, à l’affût, les pattes en appui instable, on attend. Qu’on nous regarde et qu’on s’inquiète. Qu’on cesse de passer devant nous en s’exclamant. On nous demande de prendre la pose et d’écouter, pour la photo, pour les journaux. On est la foule conquise, on est « des voix ». On a de l’eau et de l’herbe, c’est essentiel. On est capable de survivre. On aimerait que l’ombre, la fraîcheur et les couleurs des jours heureux soient partagés, équitables .
On nous dessine tout ça, on nous appâte. De beaux discours, de jolies fables venant de gens qui suivent un chemin devant eux, de l’autre côté de nous. Qui offrent des fruits, des cacahuètes, des promesses. Alors dimanche prochain, quel que soit le résultat des élections, pensez d’abord à vous qui devrez composer avec…Tenez-vous prêts. Votre existence, c’est vous qui lui procurez ses nuances.
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