L’écriture est une passion et pendant mon absence sur le web, j’ai avancé dans mon travail de perfectionnement en travaillant au sein d’un atelier d’écriture, j’ai pris des vacances aussi. Me voici de retour parmi vous.
Pour répondre au défi 129 d’Enriqueta pour les Croqueurs de mots : commenter une photo vieille de plus de vingt ans.
Sur la photo j’ai quatorze ou seize ans, mon frère tient l’appareil, mon père sourit et moi c’est l’avenir que j’interroge. Celui qui se profile au loin comme le fuselage des avions de ligne atterrissant à l’aéroport de Toulouse- Blagnac. J’ai confiance, je fixe un trait devant moi, oblique, ascendant, je saurai piloter ma vie, tout me paraît simple. Je rêve d’un Prince et de l’existence qu’il me fera, d’un métier, de tous les métiers puisque je n’ai pas encore décidé de mon orientation. L’été s’achève et avec lui les vacances, les journées chaudes, longues, oisives. J’écoute le vent et me grise du souffle des réacteurs, on pouvait monter sur la terrasse de l’aéroport à l’époque et accompagner les oiseaux de fer gris dans leur victoire contre l’apesanteur.
Je suis en partance, sans destination précise, sans que cela ait réellement de l’importance et me pénalise. Je suis molle, alanguie comme une courtisane, une princesse de harem se laissant choisir parmi d’autres élues du Sultan. Le destin me happera bientôt et m’entraînera dans ses volutes. Mon trajet ressemblera bien plus aux évolutions périlleuses de la Patrouille de France qu’aux décollages sans surprise d’un vol régulier. C’est un moment de grâce : je ne le sais pas encore !