8 décembre 2014
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Les voyages en train, la nuit, sont toujours une aventure. Ca commence dès le départ avec le bruit des rails sur la voie, un chuintement puis un ronron qui enfle et installe le sommeil dans les wagons. Ca vient doucement, chacun discute avec chacun, on crée un cocon pour affronter l’obscurité. On sait bien qu’on ne dormira que d’un œil, entre secousses, arrêts en gare, agressivité des néons trouant les fenêtres, brusque ouverture des portes.
Et puis le silence arrive. Au milieu des ronflements et des éternuements, il se fait une place. On ne dort pas, on l’écoute, les yeux ouverts. On a replié son sac sous soi et foulé son manteau à ses pieds et on s’est enroulé dans une couverture SNCF qui sent le propre sous le plastique. Quelqu’un lit au-dessus, à la lueur d’une liseuse et dans la couchette, en face, un jeune homme écoute de la musique. Ca fait badoum, badoum, en sourdine, ça accompagne le chant des rails. Malgré soi on ferme les yeux et les heures passent, cueillant le petit matin.
Le réveil est cotonneux, un jour franc s'immisce sous nos paupières, ça sent le café, des rires s’imposent dans les allées, des bagages grincent. On a la bouche pâteuse et envie de se brosser les dents, de faire pipi aussi, et c’est la queue aux toilettes. Mais l’excitation gagne, on y est enfin. A la stations de ski, où la réverbération pique les pupilles et les grand air, les joues. Dans la ville de Grand-mère qui attend sur le quai pour nous couvrir de bisous. Ou chez ce grand oncle qui, comme nous, sait que pour lui ce sera la dernière fois. Noël peut commencer.