31 janvier 2022
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08:00
L'exposition Marcel Proust au Musée Carnavalet était pour moi un prétexte. J'ai du mal avec Proust, ses phrases longues, alambiquées, son style précieux, d'un autre siècle. Cependant, j'ai trouvé là ce que je cherchais exactement. Le souffle du Paris des grands bourgeois et des aristocrates entre 1852 et 1922. Un monde codé, structuré, hiérarchisé, de l'entre-soi dans une ville qui bouge, évolue, s'aère et entre dans l'ère industrielle. C'est à la fois lumineux, féerique, éblouissant et décadent.
Le temps qui passe bouleverse tout ce qu'on croit acquis, immuable, stable. Aujourd'hui avec #metoo, #blacklivematter, les revendications écologiques, religieuses, culturelles, la pandémie associée au Covid 19, d'autres bouleversements s'amorcent.
Alors je fais l'impasse sur le côté pompeux et la longueur. Et je lis, relis le texte qui clôt l'exposition. Qui résonne, qui tonne.
"Ainsi change la figure des choses de ce monde; ainsi le centre des empires et le cadastre des fortunes, et la charte des situations, tout ce qui semblait définitif est-il perpétuellement remanié et les yeux d'un homme qui a vécu peuvent-ils contempler le changement le plus complet là où justement il lui paraissait le plus impossible." (Le Temps retrouvé)