16 novembre 2015
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154ème défi proposé par Jeanne fadosi pour les croqueurs de mots : Déclinaison à partir d’une expression de 14 lettres.
J’avais prévu de citer Patrick Pelloux, son dévouement d’urgentiste et l’horreur vécue en janvier dernier. Malgré la perte d’amis chers, la volonté de continuer à se battre pour l’homme, pour sa dignité, l'acharnement de ce médecin sont admirables. J’avais prévu d’évoquer sa ressemblance avec Daniel Balavoine, ses coups de gueule. J’avais envie de dire…
Il n’est pas un héros car… Tâcher de repartir, ou de continuer à mener son métier en dépassant l’horreur était devenu difficile. Sauver des vies est son job, difficile de n’avoir pu préserver des proches. Il explique pourquoi il quitte Charlie, pourquoi l’absence de Charb a cassé quelque chose en lui. Il indique combien il est difficile de SE RECONSTRUIRE.
Et puis il y a eu vendredi 13. Alors oublié mon défi. Désolée Jeanne, je garde les 14 lettres comme tu le demandais, elles sont le titre de mon article. Mais je ne trouve pas de phrase assez dure pour cadrer avec mon sujet et la consigne à la fois. Je me demande quels mots peuvent expliquer ce que ressent Mr Pelloux aujourd’hui. Ceux qui le font tenir debout, encore. Ce qu’il vit, ce que nous vivons, c’est la destruction d’une forteresse « solidarité » et « tolérance », le massacre d’un peuple dans lequel on croit pouvoir shooter au quotidien, afin de dominer le monde.
Puisque les termes n’existent pas, les cœurs s’expriment et saignent, nous sommes tous victimes. Mais nous défendons nos valeurs, luttons contre le terrorisme, ne courbons pas l’échine. C’est ce qui compte, ce qui motive. C’est pourquoi Patrick Pelloux, à l’instar de nos dirigeants, continuera de poursuivre ce qui constitue sa vie en dépit des tentatives, comment dire, d’ « intimidation ». Un mot ridicule, je répète je n’en trouve pas d’assez percutant, d’autant que, ne nous leurrons pas, certains, endeuillés désormais, ne pourrons jamais se reconstruire.