9 novembre 2015
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08:00
Tout ça pour dire que dans mon lit, il y en a deux qui se tapent l’incruste. N’est-il pas raisonnable, lorsqu’on est un chat domestique qui se respecte de posséder un lit moelleux dans lequel se lover le temps d’une sieste réparatrice ? Comment expliquer à certains que leurs bisous baveux et leurs doigts de pied remuants troublent ma sérénité ?
Je ne souhaite me brouiller avec personne, je peux être diplomate. Il est toujours possible de câliner la main qui me nourrit, d’y mettre des formes, de rentrer les griffes. Et je crois jouer le jeu, on attend de moi quelques bêtises et beaucoup d’affection. On me chiffonne et on me tord, on me gratte les coussinets comme s’il s’agissait des doigts potelés d’un nouveau-né. Soit ! Je ne m’insurge pas, j’ai les pattes dans le velours, mes crocs s’obligent à mordiller et ne s’enfoncent jamais. Je peux être sauvage et ne le montre pas.
Alors par pitié, évitez les selfies quand je profite de moments extatiques sur l’édredon, soyez discrets, étouffez vos rires, écartez-vous, éteignez les lumières et faites silence. On ne réveille pas une star qui dort.