Ils sont bien là, fidèles au mois de mai. Ils s’imposent comme les bains d’eau glacée nordiques. Après une certaine chaleur, de la moiteur, une forme de langueur, ils vivifient, resserrent les pores, tonifient.
Et chaque année, vu mon grand âge, ma référence est le film de Lautner qui réunissait Mireille Darc, Alain Delon et Claude Brasseur, l’autre « Seins de Glace ». Non pour son atmosphère étrange, ses acteurs parfaits, mais pour son décor, le bord de mer. Peu importe l’endroit. La saison ? Il fait froid. Le temps est maussade, le ciel plombé, la bise s’infiltre sous les vêtements. Mais le ressac, l’éternel ballet des vagues, l’écume, les lames d’eau cognant les rochers, l’horizon brumeux, tout est magique. Comme un vent de liberté. Comme ces jours gris voulus par mai pour nous pousser vers juin et ses probables beaux jours.