28 février 2022
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Je l'appellerai ainsi pour la préserver. Elle a 33 ans, c'est une jolie blonde aux yeux bleus. Mariée, elle a deux enfants de 12 et 7 ans, et la volonté de reprendre des études. Chez nous, elle est apprentie préparatrice en pharmacie. A l'école, ses camarades de classe ont entre 18 et 20 ans. Insouciantes et uniquement axées sur les cours à retenir, les examens, elles ont des vies faciles.
Je ne dis pas que pour Katia c'est compliqué. Son mari, ses enfants ont compris, maman repart à l'école, elle aura ce diplôme. C'est important, elle bosse, elle est vive, elle comprend tout. Elle en veut. Heureusement car il y a la barrière de la langue, Katia n'est pas française. Son mémoire, quelqu'un l'aide à le rédiger. Mais le travail lui paraît familier, dans son pays elle était infirmière donc le domaine de la santé, c'est son rayon.
Elle ne sera dorénavant plus très concentrée et passera beaucoup de temps au téléphone, s'absentera, pleurera. Et nous accepterons, nous comprendrons. Car Katia est ukrainienne. Son pays, ses parents lui manquent. Elle saigne avec eux.