Cette semaine le casse tête chez Lajemy est: le kiosque
Il était surélevé sur un bloc de béton, avait un toit pointu, à six faces constituées d’un curieux mélange de tuiles et d’ardoise. Les boiseries murales aux larges vitres étaient peintes en blanc. De loin j’apercevais, à l’intérieur, une table en fer forgé, deux tabourets et une chaise longue. A l’entrée, se dressait un parvis. Sur les côtés s’y rejoignaient deux escaliers semi circulaires. Les marches fendues, polies, irrégulières, étaient recouvertes de lierre et de mousse. Deux colonnes élevées depuis le parvis soutenaient à leur sommet un fronton triangulaire s’évasant contre le toit. Deux lévriers de pierre montaient la garde au pied de chaque rampe d’escalier. Ils avaient les oreilles vers l’arrière et demi dressées, le museau orgueilleux et pointu, les pattes de devant à l’intérieur de cuisses maigres et fuselées.
Ce nétait pas un kiosque à musique mais un kiosque individuel construit au sein d'une propriété privée que je visitais en cachette autrefois, en passant par un trou dans le grillage. C'était interdit, mystérieux et je m'inventais des histoires de princesse et de bal. J'étais Yvonne de Galais et j'attendais mon Grand Meaulnes.