Ce 24 décembre nous avons assisté à une représentation de West Side Story au théâtre du Chatelet à Paris. Inutile de présenter la comédie musicale ni de rappeler les interprètes mythiques du film sorti en 1961. Inutile de fredonner « Tonight » ou « I feel pretty ». Ce qui importe est le bonheur ressenti durant deux heures grâce à une chorégraphie impeccable, fidèle à l’originale, un décor constitué d’escaliers métalliques étirés, déroulés, repliés, des photos du New York des années soixante en fond de scène, des bagarres parfaitement orchestrées, danses virevoltantes, costumes colorés, garçons musclés, filles sexy…. Et même si, à mon avis, les deux artistes espagnols incarnant Bernardo et Maria n’avaient pas le sex appeal de Georges Chakiris ni le piquant de Nathalie Wood, Tony et Anita avaient trouvé de dignes représentants. Une présence scénique, un timbre de voix envoûtant, du velours pour lui, du cristal pour elle, une vraie communion avec le public, un régal! Fougue, talent et jeunesse avaient illuminé notre soirée. Un cocktail de dynamisme. Les dialogues, les chants étaient en anglais bien sûr, un texte déroulant traduit en français, de part et d’autre de la scène, rassurait les quelques spectateurs perdus dans l’histoire revisitée de Roméo et Juliette. Nous étions placés au deuxième étage, sur le côté, avec une vue plongeante sur l’orchestre dans la fosse, ce qui n’était pas pour nous déplaire. La décontraction avec laquelle ses membres discutaient entre eux durant les temps morts, nous rappelait que ce spectacle est une mécanique aux rouages parfaitement huilés.
Petite cerise sur le gâteau, le spectacle était aussi dans la salle. Au même étage que nous mais au premier rang et face à la scène tout de même, se trouvaient Manuel Valls, notre ministre de l'intérieur, et Madame. La situation, des bagarres de rue entre bandes se jouant de policiers totalement dépassés avait, il faut le dire, quelque chose de cocasse en leur présence. Et les plaisanteries allaient bon train…