Après-midi sur bords de Marne. Le soleil est chaud, caressant, le vent léger frémissant. On croit encore à un reste d’été. On s'habille court, sans manche, roule en vélo, court en jogging, occupe sainement dimanche. A deux collés, on baguenaude, ou smartphone entre les doigts on pianote, on s’ignore. En famille on taquine le gardon, on déjeune sur la pelouse. Aux terrasses des cafés on s’attarde, on rêvasse. Renoir hante les esprits, Gabin s’époumone, en équipe, un béret sur la tête.
Mais c’est ailleurs qu’est le spectacle. La Marne est une toile vierge où l’automne dépose ses touches de couleurs. Des tons plus vifs que nature, des paillettes, un rendu tremblé. Le bleu du ciel vire indigo, les frondaisons se paient le temps. Il est quinze heures, pourtant sur l’eau leurs robes jaunies semblent soleil déclinant. Et des rayons tranquilles et blancs poudrent la rivière à l’arrière-plan.
Ce tableau-là qui se propage tout au long de la balade fait la magie du dernier week-end de septembre.