Le casse tête cette semaine chez Lajemy est : Chez le coiffeur.
Un sujet que j’adore ! Parce qu’avec mes cheveux fins, frisés et incoiffables, il faut se montrer très diplomate. C’est qu’ils sont susceptibles. Tout d’abord, choisir un jour ensoleillé et sec, afin qu’ils montrent leur meilleur profil à la sortie du salon. Pour la photo. Ensuite, franchir la porte d’un pas assuré et dire, « coupe et brushing, est-ce que Sally est là ou Keltoum sinon ? » Cueillir avec flegme le sourire demi éteint de la fille qui a brandi le cintre en pensant « oh non, je ne vais pas me coltiner celle-là aujourd’hui », sourire qui a fait pops, de soulagement, dès que j’ai évoqué les noms de mes coiffeuses préférées.
Parce que Sally et Keltoum ont l’habitude. Dans leur pays d’origine, les filles pas gâtée comme moi, sont légion. Et en plus j’ai un « petit capital cheveux », comme me l’a fait remarquer une jolie coiffeuse blonde à la crinière léonesque, perchée sur de hauts talons style Louboutin, dans un quartier chic. En d’autres termes, ça craint. D’abord on lave, ensuite on masque sous serviette chaude, ensuite on coupe. Et là Sally et Keltoum, elles assurent. Elles savent couper juste assez pour que quand ça sèche, ça ne rebique pas trop façon citrouille. Et puis elles demandent, d’un air complice « le brushing, plutôt raide ? ». J’ai pas les mots, c’est ce qu’on dit de l’instant précis où les gens se sentent en phase. Quand c’est magique. En amour c’est quand on se regarde, les yeux dans les yeux, qu’on lit dedans et qu’il y a des feux d’artifices. En coiffure c’est pareil. Les cheveux obéissent, ils glissent, ils brillent, on se sent belle. Et dans l’œil du coiffeur, de la coiffeuse, il y a une étincelle. Ils ne se contentent pas de tendre le miroir et d’épousseter les épaules. Le travail est bien fait, ils sont aussi heureux que la cliente. Ca n’arrive pas toujours, mais quand ça se produit, quelle osmose!