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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 10:00

 

Pour illustrer le tableau-sujet de la quinzaine chez Miletune

 

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Edward Hopper

 

Celui-là est américain. Alors c’est autre chose. Il n’y a rien à admirer chez lui. Pas d’architecture particulière, de majesté, pas de passé. Il  semble dérisoire,  n’est même pas perdu. N’a pas l’étoffe  des géants solitaires. On n’y débarque pas hélitreuillé comme aux phares d’Armen ou de la Jument. Il y a trop de bâtiments autour, de toits, de cheminées. De vie en dehors et tout près. Il n’est pas cœur battant. Il est fonction, chiffres, calculs. Il est propre, impeccable, entretenu comme tous les phares. Il n’a qu’un dieu, la lumière.  Il est à son service et guide les marins. Ici, pas de lit, de pantoufles, de photos, de livres. Ca se devine, ce côté technique, machines, radios. Il y a le phare, ses murs épais brisant des lames d’eau salée, et la maison à côté. Dehors l’humain. Ce phare-là n’est qu’un bloc.

 

Cependant il domine, comme le clocher d’une église, il rassemble, il fédère. Comme il est accessible, on vient le consulter. Il apprend la mer aux terriens. La mer, on l’attrape tout là-haut par les yeux. On lui montre qu’on est fort, au-dessus d’elle et près de Dieu, le vrai. Il y a  de la prétention à grimper dans un phare, de l’arrogance, un sentiment de puissance. Ca donne le vertige, toute cette écume, ces vagues fracassées au pied, adoratrices sacrifiées. Alors on imagine la nuit, tous ces feux, ces signaux, ces nœuds sur le littoral. Aussi beaux, aussi doux que des rubans dans la chevelure d’une enfant. De beaux repères sautillants.

 

Il me plaît ce phare, en fin de compte. Il n’a pas d’histoire comme Le Stiff ou Cordouan.  Il n’a pas la vie en dedans, mais  il éclaire le jour comme il allume la nuit. Dans ce tableau, le ciel a une couleur d’eau de vaisselle et les bâtiments semblent enfoncés dans la toile. Lui se détache, triomphant. On dirait qu’il bouge, qu’il rayonne, emportant nos rêves.  

 

Clin d’œil à l’exposition PHARES qui s’achève bientôt au musée de la Marine, à Paris.

 

 

 

 

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 08:00

 

Pour évoquer mon « grenier imaginaire » comme m’y invite Un Soir bleu dans le défi 88

 

 

grenier jardin

 

Le mien serait organisé, un vrai un jardin maraîcher. Avec des carrés séparés et des touches de couleurs. Il serait parfaitement ordonné. Couvrant le sol avec des allées et des bruits de pas sur le gravier. Les visiteurs prendraient le temps de s’arrêter, de se pencher, de respirer l’odeur du passé exhalée par les souvenirs. Certains froisseraient des feuilles, ouvriraient des cahiers comme on casse une tige de basilic, comme on frotte une branche de thym en salivant par avance sur le  menu du soir. Il y aurait les disques de jazz de mon père, soigneusement rassemblés, Sydney Bechet gonflant les joues sur sa trompette, tout en haut d’une pile solide, tel un tronc d’arbre à l’ombre duquel mon humeur potagère s’épanouirait.

Il y aurait un classement par années, par catégories, par photos, cahiers, objets. Ce serait rigoureux avec des étiquettes et des images, on procède de cette manière pour les graines chez Truffaut. Il y aurait des bijoux cassés, des perles disséminées ainsi que des fraises rampant au sol. Il faudrait parfois extraire de la mémoire au rangement, en plongeant ses mains gantées dans des bacs, on s'imaginerait arrachant des patates à la terre. On s’esclafferait : oh les bottes de Mamie ! et on détecterait un carré de poireaux au loin, à la simple vue des feuilles engainantes. Il faudrait empêcher le chat de mordiller les ficelles autour des journaux comme si c’étaient de jeunes et tendres pousses de persil. De faire pipi sur la menthe comme si c’était les chaussons du grand-père. Ou le contraire. On chercherait à cueillir des salades en ramassant des vêtements de poupée, à croquer des radis en mordant dans une pièce dorée,  à  peler des oignons en pleurant sur la photo du chien Toby. On aimerait dépoussiérer un vieux sapin et le décorer de boules afin qu’il ait l’air d’un plant de tomates. Et évacuer des chaises bringuebalantes ou des verres cassés, de la mauvaise herbe tout ça. On s’efforcerait de redresser des étagères, on lève bien les salsifis, de ramasser des cintres pendouillant,  les haricots verts, ça tremblote aussi. Enfin vous l’avez compris, mon grenier serait écolo, et chacun y trouverait de quoi faire une bonne soupe, sa bonne soupe.

 

 

 

 

 

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 10:00

Cette semaine Sherry nous invite à réfléchir sur la notion de : gaspillage

 

gaspillage

 

Dans gaspillage il y a pillage. Piller c’est prendre chez autrui, sans lui demander la permission ou saccager ce qu’il a de beau, de bien comme ça sans raison. Il y a une notion de rancune, de vengeance, de revanche. Ou de méchanceté pure, ne pas supporter le plaisir ou le bonheur de l’autre. Ne pas accepter qu’il ait quelque chose de plus, argent, beauté, amour, santé. Il y a de la laideur dans l’acte de piller. Et la notion de guerre, de souffrance, de catastrophes historiques. Il peut s’agir de biens matériels, ou de mots, de textes que l’on s’approprie ou que l’on déforme. Aussi bien que d’un pillage archéologique ou technologique pour citer Wikipédia. Piller c’est chercher à dominer, à vaincre, à réduire à néant. Ainsi croit-on pouvoir survivre.

Gaspiller c’est piller ce qui est à soi. C’est estimer qu’on a le droit de détruire, de saboter, de gâcher une partie de ce qui nous appartient. Ce n’est pas conscient mais c’est une forme de sadisme et de masochisme cette absence de partage. Car on  ne cherche pas à savoir si quelqu’un pourrait  profiter  de ce dont on se débarrasse. Ou si jeter, évacuer, n’est pas nuisible à notre environnement. L'autre n'est pas perçu, ailleurs n'existe pas. A une époque où les associations d'entraide  fleurissent et les voyages explosent, il y a de quoi ricaner. On bazarde le superflu, on le foule au pied comme des enfants trop gâtés. Les conséquences de nos caprices sont pourtant lourdes. Des caprices d'enfants... Ca me rappelle une chanson de Mireille Mathieu :

« Pardonne-moi ce caprice d’enfant

Pardonne-moi, reviens-moi comme avant

Je t’aime trop et je ne peux pas vivre sans toi. »

Gardons les paroles, adressons-les à la société, à l’humanité, au siècle. A la terre. Et promettons de changer.

 

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 10:00

 

 

Pour illustrer le casse-tête de la semaine chez Sherry : est-ce que ça existe encore?

 

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J’ai rouvert mon cahier de compositions de CE2 à cette page : leçon de choses, écrit au porte-plume, juste à côté de la géographie.  Je sais au moins que ça n’existe plus. Aujourd’hui on parle de Sciences de la Vie et de la Terre, SVT. Les mots sont clairs et ont un lien direct avec le monde et ses mystères, avec la vie et ses cycles. Sur la couverture des livres on aperçoit des dauphins, des marmottes, des alpinistes, une photo de la terre. Il y a la vie et il y a la terre. Tout ce qu’un enfant découvre en regardant la télévision, en surfant sur internet, en voyageant. Et qu’on lui explique à l’école.   

 

cahier3

 

Mais Leçon de choses ça ne veut rien dire. A l’époque je savais bien qu’on allait parler de la pomme et de ses pépins, de la poule et de ses poussins en classe. Et je ne cherchais pas à comprendre en quoi ces choses méritaient des leçons. Je me souviens que j’avais lu, ou que quelqu’un, ma mère peut-être, m’avait raconté l’histoire du Petit Chose d’Alphonse Daudet. C’était un maître d’études, un pion, dans une école. Il était triste car tout le monde se moquait de lui. Alors pour moi, au début,  c’était un moment où on partageait la tristesse de la maîtresse. C’était tout sauf  les hommes, les animaux et les plantes. Je me demande qui a inventé ça, leçon de choses. Ce terme-là n’existe plus, et ça n’est pas un mal. SVT, n’est pas venu tout seul. Il y a d’abord eu Sciences Naturelles ou Sciences Nats. Mais à part le fait qu’il était question de nature, ce n’était pas très précis. Alors oui, SVT, c’est un progrès. Qui crée des images dans la tête, à une époque où n’a pas besoin de décrire pour qu’elles surgissent. Où on trouve rasoir, les longues descriptions de Balzac. SVT, si on cherche un sens caché aux mots à la manière de Camille Laurens, signifie : surtout voir tout, autour de soi.

 

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 10:00

 

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Mireille m’a envoyé l’automne québécois par courrier. Je ne sais pas comment elle a pu l’enfermer tout entier et l’aplatir dans une enveloppe. Mais voilà qu’il triomphe  sur l’écran tel  un général d’armée. Il brandit ses couleurs comme des épaulettes. On reconnaît son grade aux larges barrettes rouge orangée dont il couvre les monuments. Il possède l’allure et la prestance des grands chefs, on le voit gravir les escaliers lentement, il prend son temps. Il ménage ses effets, le vent lui jette des confettis qui jonchent le sol et craquent sous les pas. Le ciel s’adapte, ce n’est pas lui qu’on observe aujourd’hui, sa couleur, ses nuances forment les bataillons qui portent le héros. Le Château Frontenac, l’Oratoire Saint Joseph célèbrent un grand stratège tout comme Notre Dame sacra Napoléon. L’automne est un guerrier rusé, qui cède le pas chaque année et resurgit flamboyant l’année d’après, enveloppant parcs et collines de son manteau de feu.

 

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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 10:00

 

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Photo prise dans le Musée Piscine de Roubaix

 

 

Cette semaine chez Sherry le casse-tête est : Recto, verso

 

Recto, elle se drape dans les plis de sa dignité. Ne dépassent que les mains, les bras, le visage classique de tragédienne. Délicatement ourlés ces bras, longues et fines ces mains, nerveuses, élancées les cuisses que l’on devine sous le drap. En prières, extatique ou dévote, tête basse,  elle est femme. Vénérée, adorée, respectée, épouse, fille, confidente. Mère aux jambes fuselées, aux épaules, dodues accueillantes et dont les seins renflés se tendent vers l’enfant. Elle est refuge, moelleux, tendresse. Elle est multiple, unique, totale. Elle est abnégation, renoncement…

Verso, elle offre sa nudité à la lumière crue des spots. Avec des courbes, des muscles, des hanches, de la chair à agripper. De la peau en pierre, presque tiède au toucher tant la vie est piquée dedans. On ne peut détacher les yeux, elle est naturelle, impudique car la pudeur n’a pas de sens. Elle écarte les bras, les cuisses, le corps entier prend la lumière et s’en fait une robe sans pli. Elle n’est ni ingénue, ni innocente. Elle est fascinante, sensuelle, amante. Elle est muse. Elle est femme, aussi.

 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 10:00

 

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C’était au Touquet, il y a dix jours, la Patrouille de France effectuait des exercices. Lorsqu’on la regarde évoluer, on ouvre des yeux d’enfants éberlués. Touchés tout autant par le fuselage des engins, l’originalité des exercices, la synchronisation des mouvements exécutés avec la perfection d’un ballet, la légèreté et la grâce des déplacements.

 

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Ravis en contemplant les larges rubans, les loopings de fumée  tricolore enveloppant le ciel comme du bolduc sur un cadeau.

 

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Emerveillés devant ces oiseaux de paradis, ces aigles fendant les airs, ces migrateurs en rangs organisés, ces poissons d’eau translucide.

 

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Conquis par la performance de groupe, la cohésion d’ensemble, le feu d’artifice aérien, les prouesses du domaine aéronautique français.

 

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On oublie que les pilotes ont une santé parfaite,  un entrainement spartiate, répètent des exercices jusqu’à la maîtrise totale des engins et des figures, insèrent leurs Fuga Magister au sein d’un groupe avec une position établie très précisément.

 

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Car l’élégance consiste à laisser  le spectacle se dérouler  avec une apparente facilité, en une chorégraphie d’une beauté saisissante.

 

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 10:00

 

Pour accompagner le tableau-sujet de la quinzaine chez Miletune

 

 

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         (Sixte)           

 

Sur internet ils avaient dit : notre maison de retraite offre un accompagnement aux personnes âgées, leur permettant de palier aux difficultés auxquelles elles ne peuvent plus faire face. Nous désirons instaurer des liens de confiance avec les résidents et leurs proches. Nous mettons à disposition les moyens et les compétences…Le jardin est souvent la première image que perçoivent les résidents et le nôtre les enchantera… Il permet des moments d’intimité et de solitude…

Depuis que nous avons placé Moumoune aux Mimosas elle ressemble à un légume. Elle est tout le temps dans le jardin, posée comme un pot de fleur. Je me demande pourquoi  les chats ne lui font pas pipi dessus. Je sais que ça n’est pas le cas, car elle sent bon le chèvrefeuille et la poudre en poudre, qui laisse des traces brillantes quand on fait des bisous à Moumoune. Elle prend soin d’elle, mais elle n’a pas le moral. Elle attend nos visites, et préfère le jardin quand il fait beau. Elle s’épargne les aides-soignantes et leur discours de classe maternelle, les médecins et leur ça va, Mme D., j’ai une partie de golf à quatorze heure alors j’abrège. Elle s’évite le loto, le scrabble et autre bingo. Elle censure les « Feux de l’amour ».

Mais qu’elle est belle lorsque j’arrive! Son regard un peu perdu s’anime, et ses joues  flasques retrouvent  leur rondeur. Coquine elle prend la pose, une main posée sur un livre ouvert et l’autre derrière son fauteuil. Elle triche bien sûr, la main derrière, ça la redresse, lui donne un port de tête, une dignité de vieille dame. Et le livre… Moumoune est incapable de lire sans  ses lunettes ! L’été quand j’arrive elle a toujours un grand chapeau de paille, pour le soleil, l’ombre lui dessine un châle sur les épaules, elle ressemble à une jeune fille. Et ce large fauteuil en osier la ramène dans les DOM, là-bas, vers sa lointaine jeunesse. Les arbres taillés, les pelouses tondues du jardin la paniquent. Elle préfère quand la nature batifole avec les insectes, que les chiens courent dans l’herbe au lieu de se rouler en boule sur le gravier. Aujourd’hui Moumoune a une nouvelle à m’annoncer, ses yeux me fixent intensément. Le docteur a dit qu’elle peut partir, les îles c’est pour bientôt. Et comme j’ai promis de l’accompagner…

 

 

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 10:00

 

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Pour les textoésies de Suzâme : Secrets d'ange ou d'être, plume ou enclume...

...secrets d'enfance et de maturité.

 

Nous étions quatre collégiennes, onze ans à peine

Et souhaitions que, dans la classe, les autres nous aiment

Aujourd’hui on dirait : elles se croient populaires

Se font admirer, toujours prennent de grands airs

 

Nous avions inventé un code très secret

Aucune  ne  devait l’écrire, juste chuchoter

Programmant des réunions, nous faisions le point

Au cours des  récréations, sans aucun témoin

 

Les autres nous suppliaient de leur permettre

L’accès au cercle très fermé de nos « paraître »

Et nos moues d’hésitation, notre grande bêtise

Suscitaient des réflexions, de la convoitise

 

Mais comment révéler que derrière nos soupirs

S’engouffrait un trou béant ; l’art de ne rien dire

Etait une supercherie qui fut découverte

Ce secret était du vent sur une île déserte

 

Nous apprîmes à nos dépens grâce à ce caprice

Qu’un secret non dévoilé laisse des cicatrices

S’il ne peut être divulgué, doigté, prudence !

Le monde doit tout ignorer  de  sa présence

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 10:00

 

Consignes de ABC pour son atelier d’écriture : commencer un texte par : « Au détour de» et le terminer par « Puisqu’il en a toujours été ainsi ! »

 

Au détour d’une visite dans  la Cathédrale Sainte Marie d’Auch, j’ai rencontré Claire. Elle me souriait du haut de ses vingt-deux ans. Je ne sais pas pourquoi je me suis arrêtée pour lui parler. Elle a six ans de plus que moi et je n’ai plus seize ans, je sais, c’est incompréhensible. Elle m’a accaparée. Dans le bon sens, je veux dire, elle a retenu mon attention. J’ai mis de côté ce pourquoi j’étais entrée, l’architecture d’une église, les vitraux, les statues, le sentiment de paix intérieure. Comme une grande sœur, Claire a passé son bras autour de mon cou, mais elle n’a rien dit. Elle  savait mon agacement, l’église et moi, ma réticence à  croire en l’Esprit Saint. Je suis froidement cartésienne, ne crois que ce que je vois. Et c’était elle que je regardais. Elle contait sa vie d’étudiante aux beaux-arts, ses travaux à l’institut Central de restauration de Rome. Une tenue sage, un regard de feu, des joues empourprées, elle ne laissait pas indifférent. Elle semait du bonheur comme d’autres du blé dans les champs. Parce que le blé apporte de la nourriture. C'était sa nourriture à elle, Claire, le bonheur, celui  qu’elle procurait, que l’autre ressentait. Le bonheur est une composante de l’Amour. L’église est le lieu de l’Amour. Je devais prendre le temps de comprendre ça. Si j’étais là, ce jour n’était pas anodin. Si je ne voyais pas grand-chose de cette magnifique Cathédrale, ça n’était pas grave. Ce qui importait était le temps passé avec elle, au cours de l'exposition qui lui est consacrée, alors qu’elle déroulait sous mes yeux les étapes de sa courte vie.

 

C Castelbajac

Claire de Castebajac 1953-1975

 

J’ai rencontré une jeune fille au regard habitéepar le Christ, malgré la maladie et les épreuves. Partie en 1975 elle aurait  eu cinquante-neuf ans aujourd’hui. Son visage franc, la détermination qui s’y affiche, la certitude d’avoir compris que sa jeune vie devait tendre à servir Dieu, m'ont fascinée. Je dois reconnaître qu’en sortant, le ciel m’a paru plus bleu, le soleil plus vif. Certains diront que tout ça c’est de la foutaise. Claire elle-même se moquait des bigotes. Mais la grâce n’est pas uniquement une question de foi. Il arrive que l’écrasant silence alentour devienne une clameur et qu’on s’arrête pour l’écouter. C’est de l’ordre de l’intime, ça ne s’explique pas, puisqu’il en a toujours été ainsi.

 

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