7 mai 2018
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J’aimerais avoir chaque jour ce spectacle sous les yeux, le ciel courant vers la mer, à l’horizon du bleu, de l’air et la compagnie de nuages qui ne sont là que pour meubler. C’est le printemps des couleurs que le soleil réveille, une explosion de nuances, un feu d’artifices, le temps d’une saison. C’est le parfum des fleurs et des citrons qu’un après-midi lourd et chaud diffuse. C’est être présent, ému, vivant, et profiter de chaque instant.
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30 avril 2018
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On peut être comme lui, derrière les vitres d’une fenêtre et observer la vie des autres, de loin. A l’abri du vent et de la pluie. Privé du soleil et des parfums de l’été. Et se dire que c’est mieux. Ne rien brusquer, ne pas oser, se contenter de… Les jours passent, égaux. En toute sécurité, ne rien apprendre de soi, sur soi. Ne pas évoluer.
On peut bondir de l’autre côté, écouter les oiseaux, le nez au vent. S’étaler au soleil, choisir de sauter par le balcon et construire son futur. En toute liberté, se réaliser, découvrir ce qu’on a dans le ventre.
Nous sommes capables d’ouvrir une fenêtre, de décider. Lui dépend de notre bon vouloir.
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23 avril 2018
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Jusqu’au 28 avril Pierre Arditi lit ce qu’il aime au théâtre du Rond-Point à Paris. Je ne suis pas allée au théâtre mais je voulais vous raconter une anecdote qui m’a été dite et qui reflète bien les progrès de notre société et ses petits couacs.
Avant le lever de rideau, on prévient : « Eteignez vos téléphones portables ». Pierre Arditi, seul en scène, commence sa lecture. Son décor, une chaise, une table et… la petite lampe du téléphone portable d’un spectateur dans la salle. L’acteur s’interrompt, prévient : « Veuillez éteindre ce portable s’il vous plaît ».L’homme s’exécute. Un peu plus tard, il rallume son portable. Mr Arditi explique : « J’insiste, la lumière de votre téléphone me dérange davantage que le bruit ». L’homme obtempère. Dès la fin de la pièce, il rallume son appareil et Pierre Arditi remarque : « Eh bien, vous n’avez pas attendu longtemps ! »
Alors l’homme grimpe les escaliers et va jusqu’à lui sur scène. Il explique : « Excusez-moi mais j’ai un sonotone couplé avec mon téléphone et je n’arrivais pas à le régler » Je vous laisse imaginer comme je l’ai fait, la tête de Pierre Arditi.
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16 avril 2018
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C'est celui qu'on a envie de prendre, tout droit sans accroc ni détour. Il mène vers la douceur et les jours bleus. Il motive , incite à courir sans effort. A flâner, le nez au vent, à rêver en écoutant les oiseaux. Il est bordé, sécurisé.
Il nous évite les surprises, bonnes ou mauvaises, place des balises griffant les nuages. Etale un matelas herbeux sous nos pas. On ne voit pas à l'horizon, on est certain qu'on nous pilote, qu'on nous dorlote. Et que là-bas, joignant le ciel et les hirondelles, se trouve la récompense. A plus ou moins brève échéance...
C'est le chemin qu'on aimerait emprunter, capitonné et lumineux. Il est pourtant peu accessible car des ornières, des barrages, des petits tours dans les bois, des tas de pierre, de la poussière, nous attendent. Notre chemin de vie sent rarement la noisette.
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9 avril 2018
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Vous me dites Paris, la grande roue l’Obélisque. Vous me dites dimanche, le printemps, les touristes. Vous insistez, les cerisiers sont en fleur, songe à la douceur. Certains pique-niquent. Vous me chambrez, le Marathon, c’est ce week-end, tu ne savais pas ? Et cette expo dans les Tuileries, Art et Design, tu n’y va pas ? Enlève ton manteau, dénoue ton écharpe, tu as mis des collants ! Attention aux mômes, aux trottinettes, droit devant ! Autour du bassin, sur une chaise en plein soleil, va donc buller. Joue les cigales en plein été.
Moi je réponds pour vous narguer : oui mais les nuages, les merveilleux nuages….
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2 avril 2018
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Claude Monet, La Manneporte près d'Etretat, 1885
Au plus près de l’arche, de l’eau. Comme un clin d’œil au passage du temps. De l’eau mouvante, des vaguelettes, la réverbération du soleil, un fond incertain, des tourbillons noircis et clapotant à la base des rochers. Au loin, l’éclaircie, l’appel du large, le blanc du ciel, la liberté, l’ivresse. A l’image de nos vies dont les périodes sombres et difficiles alternent avec la grâce d’instants de bonheur.
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26 mars 2018
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Je viens de terminer le dernier Michel Bussi : « T’en souviens-tu mon Anaïs ? » qui aborde le trompe l’œil, les interprétations faussées, comme souvent chez cet auteur. Le temps est plutôt retors cette année, je me demande s’il faut regarder les cerisiers en boutons, en fleurs parfois, comme des signes de bonne volonté. Si le soleil ne se montre que pour nous forcer à dénuder nos cous et nos bras, offrant nos bouts de peau sans carapace aux assauts d’un vent offensif. Si les jonquilles cousent des tapis de zénitude fluorescente sur les sols de nos matins gris pour nous faire croire que le ciel est bleu. Si mars se prend pour le Dieu ailé qui, en stratège, cherche à nous filer entre les doigts sans tenir sa promesse de beaux jours.
Je me demande s’il n’existe pas quelque part, en reprenant les thèmes abordés dans ma lecture, une armoire normande dont les portes s’ouvrent sur l’aiguille d’Étretrat et les lagons réunionnais et d’où l’on puisse apercevoir dans la rue en contrebas, une foire-à-tout. Avec un trésor aux étals des exposants: un soleil tiède caressant des vieilleries inestimables.
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19 mars 2018
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J’ai arpenté les allées, assisté à des débats, feuilleté des livres respiré leur odeur d’évasion, de mystère, de bonheur, de peur, d’angoisse. J’ai assisté à des interventions ludiques, scientifiques, frôlé des auteurs, des agents littéraires, des journalistes. Et je me suis posée. J’ai observé la foule des grands-mères avec leur chien sagement enfoui dans un sac, des fans de Jean Teulé alignés dans l’attente d’une signature, Gérard Depardieu au pas de course se dirigeant avec sa garde rapprochée d’au moins quinze personnes vers le pavillon Russie.
On faisait autant la queue chez Paul que dans l’attente de l’autographe de Douglas Kennedy. On m’a sollicitée pour me rendre aux séances de dédicaces d’écrivains d’une petite maison d’édition. J’ai vu des familles motivées feuilletant des livres de bandes dessinées, aperçu la voiture de Gaston Lagaffe, retrouvé avec nostalgie le décor d’ « Apostrophes », recrée à l’identique pour l’occasion. J’ai écouté le témoignage poignant d’une réfugiée iranienne.
J’ai vécu des heures passionnantes, dans cette sorte d’effervescence, de tourbillon que crée la compagnie des livres. Jusqu’au vertige qui m’a prise à la sortie. On a beau dire que les gens ne lisent plus, j’ai pu constater que toutes les générations se frottaient joyeusement au salon.
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12 mars 2018
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Par moment et surtout en début d’après-midi, on ressent un frémissement sur la peau, un léger chatouillis. Un vent tiède et fuyant, une caresse. Phébus ne se montre pas franchement. Le ciel porte encore son manteau de nuages, il est frileux, se répand en giboulées de saison, mais il se prépare. Dans un coin de lui-même, il affûte ses pinceaux avant de les tremper dans l’azur. Bientôt il se barbouillera avec une joie d’enfant. Et fera la nôtre, empruntant au soleil un peu de sa chaleur.
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5 mars 2018
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Hier c’était leur fête. Alors on a pensé à nos mamans, à nos mamies, à nos enfants. On s’est rappelé quand on était petit. On a sorti les photos. Du placard. De l’Iphone. De l’ordi. On en a pris. On a donné tout plein de bisous. Partagé des gâteaux. Offert des fleurs. Mangé au restaurant. On est allé au cimetière. On a peut-être déposé une bougie dans l’église. On a câliné, embrassé, grimpé sur des genoux. Caressé des joues lisses ou ridées mais toujours fraîches. Tripoté des cheveux blancs ou bruns. Rouges ou bleus. Pourquoi mamie ne serait-elle pas rock and roll ? On a pensé que le temps passe. Il pousse. Incite à profiter de l’instant, des regroupements, des réunions, des nous ensemble.
Alors fête des mamies ou pas, on a savouré le rapprochement, le bonheur, en famille, que favorisent ces événements, commerciaux à la base.
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